Chut et écoute. (libre)

Chut.
Il écoute. Le silence, le bruit.
Chut.

Il est là, simplement assis, les jambes qui pendent dans le vide. Le regard fixé au loin. Il est là, assis sur le muret. Une journée comme une autre. Une journée ennuyante. Ennuyante loin d’eux. Un soupire, un sourire. Quand il pense à eux. A cette nuit, hier. Il ne comprend pas. Il ne veut pas comprendre. Doucement, il attrape un paquet de cigarettes. Non. Il ne fume pas. Pas vraiment. C’est juste que là. Il s’ennuie. Alors, il cherche à s’occuper. Il va fumer une cigarette. Parce que ça lui rappel les nuits, les soirées. Le tube se glisse doucement entre ses lèvres. Fumée, nicotine. Il inspire, la chaleur s’insufflant dans son corps. Comme la mort. Il expire. La fumée, s’envolant lentement devant lui. Brume sur la cour. Brume sur la vie. Parfois, il se demande. Ce qu’ils font. Tous ces jeunes en récrée. Finalement. Pourquoi parler et rire, se coller. Alors que l’on se voit tous les jours ? Non. Il n’est pas sans ami. Oui, il aime être seul.

Invité

Elle parvient à se dégager des autres. De ce monde, qui la colle, qui la suit, qui l'entoure, qui lui broie les tympans. Aenor aime bien. Faire semblant. Comme si tous ces gens étaient ses amis. Mais elle leur ment. Elle ment à tout le monde. Surtout à elle-même. Elle s'exile, prétexte qu'elle va aux toilettes, qu'elle va revenir. Mais elle ne reviendra pas avant la fin de la récré. Dans son petit sac, elle cherche son paquet de cigarettes. Pas longtemps qu'elle fume, pas longtemps qu'elle sait qu'il faudrait qu'elle arrête. Celui-ci est vide; de rage, elle le broie entre ses petits poings. Puis, elle voit ce garçon là-bas. Tout seul. Avec une cigarette dans la bouche. Elle prend son courage à deux mains. Parce qu'Aenor, affronter une foule n'lui fait pas vraiment peur. Mais affronter un garçon seul, c'est comme une thérapie pour elle. Mais elle se fait violence; en silence, s'avance. « dis, t'aurais une cigarette pour moi s'il te plait ? » Elle rive sur l'inconnu à la peau chocolat un regard hésitant. Partagé entre deux mondes, deux sphères. Partagé entre celui d'une fillette sûre d'elle et celui, terrifiant, d'une biche traquée dans une forêt noire. Avant qu'il lui réponde, elle se soulève et s'assied sur le muret de pierres, elle aussi.

La fumée glisse.
La fumée monte.

Dans le ciel, dans les astres. Comme son regard. Un peu lointain, un peu pensif. Il s'ennuie. Mais, pense et imagine aussi. Penser. A trop de choses. Trop de questions. Qui tournent et se retournent. Là, dans sa tête. Parfois, ça lui donne la migraine. Il sourit un peu. Alors que sa cigarette pend à ses doigts, se consumant lentement. Comme se consume la vie. Seconde après seconde. Tic, tac. Il est là, pensif, et, il ne la voit pas arriver. Elle. Perturbatrice. Jeune fille inconnue. Il ne s'y attendait pas. N'imaginait pas que quelqu'un vienne lui parler alors, lorsqu'il l'entend, il ne peut s'empêcher de sursauter. Surprit. Surprise de la vie, surprise d'aujourd'hui. Oui, il sursaute et la regarde. Jolie fille avec son visage mignon et ses cheveux châtains. Oui, jolie fille. Il écoute, n'écoute pas. N'est pas sûr de ce qu'elle lui demande. Jusqu'à ce qu'elle grimpe. Là. A ces côtés.

Et voilà, il n'est plus seul.
Et voilà, il connait quelqu'un d'autre.

Un sourire. Et, sans parler il lui tend doucement une cigarette. Parce que c'est enfin venu jusqu'à ses oreilles, jusqu'à son cerveau. « Tient. » Juste pour combler un peu le silence. Juste pour ne pas faire son associable. Parce qu'il ne l'est pas. Pas réellement. Et puis, peut-être qu'elle est gentille ou bien même intéressante ? Cette demoiselle. La cigarette vient se glisser à nouveau entre ses lèvres. Fumer. Quelle mauvaise idée. Mais, il aime ça. Parce que ça lui rappel...lui. Il sourit. Le regard au loin. « Tu t'appelles comment ? » Parce que c'est toujours bien de se présenter. Toujours bien. Qui sait, pour la prochaine fois.

Invité

Elle n'est pas vraiment sûre. Que demander ça ici soit une bonne idée. T'as que seize ans, Aenor. Pourtant Aenor, oh Aenor, je rêve de ton corps. Voilà ce qu'ils ont tous en tête. En bouche. En pensées. Ils pensent, ah les autres, ils pensent beaucoup. Ils pensent trop. Ils pensent que la belle Aenor, elle en a connu avant eux. Qu'elle en a déjà partagé, des lits, alors ça les fait penser encore plus, ça les stimule. Ah, s'ils savaient. Le seul lit qu'elle eut partagé est le sien. Avec un homme, oui. Mi-doux mi-monstre. Un homme qui avant ça, lui a donné la vie. « Merci. » murmure-t-elle de sa petite voix d'enfant, où poigne un éclat d'adulte qu'elle prend souvent. Là, dehors, où il faut se montrer forte, où il faut se montrer grande. Où il faut montrer tant de choses, mais surtout par soi-même, hein, non surtout pas. Elle l'allume avec son briquet. Elle l'a toujours avec elle, comme une preuve. Comme pour crier "moi aussi j'sais faire". Elle observe le jeune homme à côté. Il a l'air plus âgé, mais le visage ne veut rien dire. Est-ce qu'on s'imagine, en voyant sa peau de porcelaine, qu'on y a inscrit déjà tant de marques ? Il parle. Elle aime bien sa voix, à ce jeune homme. « Aenor. » C'est pas d'ici, c'est de nulle part Aenor, elle l'aime et le déteste son prénom. A tellement l'habitude de l'entendre dans les lèvres des autres que ça lui fait bizarre de le dire elle-même. « Et toi ? » Eh bien oui, faisons connaissance. C'est tellement plus excitant que ceux qu'on connait avant même de leur avoir parlé. Aenor, t'as pas tort. Aenor, mon trésor. Aenor ci, Aenor là. Il y a un coup de vent. Une rafale, assez violente. Sa cigarette s'envole de ses doigts qui ne la tenaient pas assez. « Oh, je suis désolée... » Elle s'est envolée jusqu'au pantalon du monsieur. Elle espère qu'elle ne l'a pas brûlé. Elle récupère la clope, sur le muret, qui oscille. La coince entre ses lèvres, rassemble ses cheveux bruns en un chignon approximatif. Elle fixe le bout rouge qui clignote quand elle aspire. Ce bout rouge avec lequel on a déjà tant dessiné sur son ventre.

Voix douce.
Voix d’enfant.

Il n’est pas très fort. Pour deviner, comprendre, l’âge des autres. Alors, pendant quelques secondes, après lui avoir donné la cigarette. Il se demande si elle n’est pas trop jeune pour ça. Mais, et lui, ne l’est-il pas ? Finalement, il s’en fiche. Là, le regard au loin, la cigarette au bec. Ne la regardant même pas. Oui, elle est jolie. Oui, sa voix aussi. Mais, il n’est pas un garçon ordinaire. Un adolescent comme les autres. Enfin, si. Mais, elle, elle ne l’excitera jamais. Alors, il ne pense pas à ça. Il ne pense à rien. Elle est juste là. A ses côtés. Deux personnes côte à côte. Deux inconnus qui se trouvent. Et puis, au final, elle se présente. Comme il lui a demandé. Il tourne la tête, lui sourit doucement Aenor. Il trouve cela joli. Il trouve cela original. Oui, c’est beau. Peut-être allait-elle réellement être intéressante. Pas une adolescente qui pense qu’à son apparence. Pas une adolescente qui ne lui parle que des derniers potins entendus.

Coup de vent.
Coup de fouet.

Il sursaute et laisse même un petit rire glisser hors de sa gorge. Alors que la cigarette l'a à nouveau fait sursauter. Posée là, sur son pantalon. Allumée. Peut-être allait-elle laisser un trou. Tant pis. Sa mère ne lui dirait rien de toute façon. Il lui sourit. « Ce n'est rien. » Parce que c'est vrai. Pourquoi lui en vouloir ? Elle ne l'a pas fait exprès. Elle n'est pas le vent. Le vent qui décoiffe ses cheveux qu'elle vient pourtant de nouer. Le vent qui fouette leurs peaux et qui lui rappel cette sensation qu'il a. Quand il court. « Et c'est Quincy. Mon prénom. » Encore un sourire. Puis, il reporte son attention au loin. Sur la cour. Là où ils s'entassent et rigoles. Il le fait aussi, de temps en temps. Avec ses amis. Mais, pas aujourd'hui. Non. De toute façon, de quoi parlent-ils ? S'ils parlent. Eux, tous branchés à leurs Smartphones. Qui même côte à côte se parlent par texto. C'est tellement ridicule. Tellement triste. Parce que finalement, ils sont tous aussi solitaires que lui. Oui, tous.

Il se retourne à nouveau. Pour la regarder elle, petite fille qui fume. Il ne l’a jamais vu. Mais, c’est surement parce qu’il ne se mélange pas beaucoup. Et puis, peut-être est-elle plus jeune. Dans une autre classe. Oui, peut-être. « Tu es en quelle classe ? » Il fume, encore. La cigarette arrivant doucement sur sa fin. Peut-être pourrait-il en fumer une deuxième ?

Invité

Elle est surprise (et ravie) de ne pas trouver son regard qui la déshabille. Qui a des lames à la place des iris, qui voudrait voir sous ses bats, sous son haut. Voir ce qui s'y cache – ou ne s'y cache pas. Elle aime bien ça. Même si elle fait comme si ça lui plaisait, ses regards en biais, ses sourires en coin lorsqu'elle passe le matin dans l'allée, elle déteste ça. Ça lui donne l'impression d'être du bétail. Ça lui donne l'impression d'être dans sa chambre, toutes ces nuits, où il la regarde comme il ne devrait pas. Il dit que ce n'est rien. Mais curieusement, elle a eu un peu peur. Et s'il lui lève la main dessus ? Elle aurait encaissé, mais elle a peur. Y a des choses que la peau et l'instinct gardent gravés. « enchantée, quincy. » qu'elle répond, d'une voix sortie d'un roman fantastique. D'une elfe, d'une sorcière d'eau douce, d'une créature inconnue. Les gens ne s'enchantent plus de rien, de toute façon. Elle suit son regard. Les regarde aussi, ces autres. Ceux qu'elle appelle des amis tournent parfois la tête vers elle. Elle fait comme si elle ne les voyait pas. Elle est bien là, avec ce garçon à la peau marron et ses prunelles vertes eau. « en première s. » répond-elle doucement, tournant la tête pour lui retourner la question d'un simple regard, comme si parlait coûtait trop. Mais les yeux disent tellement de choses, n'est-ce pas parfois suffisant ? Oh, Aenor, quand tu les regardes ces autres au dehors, voient-ils tous les malheurs qui noircissent ton âme comme ton corps ? Elle en a presque oublié sa cigarette, alors elle tire dessus deux fois d'affilée. Ça lui donne un peu le tournis, mais assise, personne ne remarquera rien.

Voix douce.
Voix d'enfant.

Il pourrait l'écouter sans fin. Surement. La voix de cette jeune fille. Parce qu'elle était belle. Parce qu'elle était douce. Il l'aimait beaucoup. Et, il avait, pour une fois, un peu envie de parler. De savoir qui elle était. Cette petite fleur perdue. Oué, il voulait. Alors, il sourit, l'écoute et lui pose des questions. Quelques-unes. Juste pour en savoir un peu plus. Même si, le silence n'est pas pesant.

La cigarette se consume, se finit. Et, il la jette négligemment sur le sol. Pollueur. Oué, mais, il s'en fiche un peu. Parfois. Même si, il préfère les jeter, là, ici, c'est impossible. Alors, il fait comme tout le monde. Il la laisse trainer sur le sol de la cour. Alors que ses doigts commencent déjà à en prendre une autre, une cigarette. Qu'il glisse entre ses lèvres et allume. C'est rare. Qu'il fume ainsi. Mais, il pense, et, lorsqu'il le fait, il fume. Surtout si ses pensées sont tournée vers eux.

Il repose son regard sur elle, Aenor, lui sourit un peu. En première S. C'est bien ça, elle est plus jeune. Légèrement. Pas de trop. S. Il n'a jamais voulu s'y inscrire. Horreur d'être dans cette classe. Lui, il a préféré la littérature. Les mots qui glissent, qui chantent. « J'suis en terminale L. Bien mieux que les maths ! » Un rire, léger. Et des yeux qui pétillent. Pour lui montrer qu'il rigole, la taquine. Alors qu'il continue de fumer. Il pourrait peut-être l'inviter. Boire un verre, un café. Un de ces jours. Elle semble étonnante. Il a l'impression de fixer une jeune fille normale et pourtant, il pense, sent, qu'il y a autre chose. Alors, il veut la faire sourire. Un peu. Parce qu'il n'est pas si associable que ça. Parce qu'il n'est pas si solitaire que ça. Et que parfois, des gens retiennent son attention. Parfois.

Invité

Elle suit des yeux le mégot qui s'écrase au sol. Fait pareil, pour l'imiter, parce qu'elle ne sait pas où jeter le sien. Elle n'a pas vraiment encore trop l'habitude, Aenor. Pourtant ça fait longtemps qu'elle joue à la grande. Parce que ça fait longtemps qu'on a fait d'elle une femme dans le corps, alors dans sa tête, elle est restée une enfant. Il lui sourit de temps en temps. Comme si c'était communicatif, Aenor lui glisse quelques prémisses d'un sourire. Intimidée, intimidante. Elle se met à rire avec lui, ça la détend, elle se crispe souvent. Quand elle est seule avec quelqu'un. Quand elle est seule avec un garçon. « je suis entièrement d'accord. » fait-elle alors avec surprise, avant de se résigner à détacher ses cheveux qui ne tiennent pas en place avec le vent. Ils voilent son visage par intermittence, selon les bourrasques et les courants. « mais mon père veut que j'aille en médecine. » donne-t-elle comme un alibi. Et si elle ne fait pas ce qu'il veut... Elle frissonne. La faute au vent, hein. Elle a envie d'apprendre à le connaître, ce Quincy, parce qu'il ne semble pas comme les autres. Parce qu'il ne se cherche aucun rôle à jouer sinon le sien. Elle l'observe discrètement du coin de l'oeil. « tu fais quelque chose après les cours ? » s'entend-elle alors demander. Soudainement, elle se met à rougir et baisse la tête, se cachant derrière ses cheveux châtains avec un rire gêné. Elle s'en veut d'avoir demandé ça – d'un côté, elle est fière d'elle. Avec une sorte d'appréhension pudique, elle relève ses grands yeux sombres vers lui, comme pour tâter le terrain, voir les expressions de son visage avant d'entendre sa réponse. Comme si elle attendait une sanction.

Il est étonné, surprit. Elle n’aime pas être en S ?! Mais, alors pourquoi. Pourquoi doit-elle être dans cette classe. Lui, jamais, il n’y serait allé. Ses parents auraient mis ça sur l’adolescence et puis basta. Mais non. Elle, elle était tout de même dans cette classe. Son père. A cause de son père. Non. Il ne pouvait pas comprendre. Comprendre comment un parent pouvait forcer la vie de leurs enfants comme ça. Non, il ne pouvait pas comprendre. Il grogne un peu, clop au bec. Pour montrer son mécontentement. Sans pour autant l’insulté, le père. Finalement, ce n’est pas le sien, il ne le connait pas. Mais, déjà, il a un mauvais apriori. Mais, c’est comme ça. C’est la vie.

Il penche la tête, un peu. En arrière. Pour fixer le ciel, fixer le lointain. Calme à ses côtés. Apercevant du coin de l’œil qu’elle se détache les cheveux. Ils ont l’air joli. Ses cheveux. Voltigeants au vent. Ça doit être chiant quand même. D’être une fille. Ou, non. D’avoir des cheveux longs. Qui s’emmêlent et s’envolent. Oué, ça doit être chiant.

« Oh ?! » Il se redresse, sa tête tournant vers Aenor, pour la regarder. Jeune fille devenue timide. Il sourit et, ose poser sa main sur son épaule. « Hey, pourquoi tu rougis ? » Il rit un peu. Il ne les comprend vraiment pas, les filles. Entre celles qui rougissent quand il n'en voit pas l'utilité, et celles qui ne rougissent jamais alors que pourtant, elles auraient de quoi ! Il sourit. « Je t'invite boire un chocolat ? Je connais un petit café sympa. » Il a dit ça comme ça. Sans paraitre trop sérieux, trop intéressé. Parce que non, il n'est pas intéressé par elle. Mais, par ce qu'elle est. Son esprit, sa façon de voir les choses. La fille, la femme, il ne la regarde pas. Il se redresse à nouveau, les mains se posant derrière lui, se penchant un peu vers le ciel. « C'est mon copain qui me l'a montré. C'est top ! » Il ne sait pas pourquoi il lui dit ça. Parce qu'elle rougit ? Pour lui faire comprendre qu'il n'a pas l'esprit ailleurs ? Mal placé. Il n'en sait rien. Et il s'en fout. Parce que bizarrement. Il sait. Qu'elle ne dira rien à personne. Même si...la réalité n'est pas tout à fait comme ça. Parce qu'il n'a pas, qu'un copain.

Invité

Il ne semble pas content. Mais Aenor s'en fiche. C'est triste à dire, mais Aenor s'est résignée. Elle sera médecin, ça doit sûrement être quelque chose de passionnant. Sauver des vies, tout ça. Surtout quand on est incapable de sauver la sienne, de vie. Quand elle se met à rougir, soudain, il semble le remarquer directement. Ce qui accentue un peu plus le feu dans ses joues rosées. Sa main se pose sur son épaule. C'est d'un réflexe involontaire qu'elle tressaille de tout son long. Sa respiration s'est légèrement heurtée, aussi. Mais elle ne bouge pas. « b-bah je.. je sais pas trop.. » bredouille-t-elle en fronçant un peu le nez, comme un chat, avant de rire légèrement pour évacuer sa soudaine tension. Elle hoche la tête plusieurs fois pour lui démontrer son enthousiaste, parce qu'elle est sincère et qu'elle aimerait bien aller boire un café avec lui tout à l'heure. Enfin un chocolat, parce qu'Aenor elle n'aime pas le café. Pas encore. Puis il y a le « c'est mon copain qui » et d'un seul coup, comme un ressort, elle se détend. C'est psychologique. C'est physique. « l'après-midi va être longue alors ! » lance-t-elle en souriant de toutes ses dents. Elle s'en fiche, elle. Un copain, une copine, un chien, qu'est-ce que ça change ? Au fond, c'est le même rôle à chaque fois. C'est d'avoir quelqu'un qui veille sur nous, c'est d'avoir une main qui s'accroche quand on glisse. C'est d'avoir du réconfort, c'est d'avoir de l'amour. Et Aenor, elle sait pas ce que c'est ça, l'amour. Le silence retombe. Ça sera bientôt la fin de la récré. Elle descend du mur et se met face à lui. Soudainement, elle se sent plus libre, bien moins intimidée. Elle penche un peu la tête sur le côté, la regarde avec des yeux mi-enfants mi-adultes. Mi-naïfs mi-traumatisés. « ton copain viendra avec nous aussi ? » demande-t-elle poliment, comme pour lui montrer. Lui dire : tu sais moi, ça me dérange pas, ça.

» T'es qui toi ? (libre)
» 3x+7 = ? (libre)
» la course (libre)
» t'as qu'à crayonner mon âme (libre)
» (libre) 'cause my shadow is the only thing that i have

Chut et écoute. (libre)

Chut et écoute. (libre)

Sujets similaires

Sujets similaires