et que meurent les étoiles si cet instant est éphémère,
et que se brise le ciel argenté si elle ne se souvient pas,
de lui,
d'elle,
et de leurs yeux perdus les uns dans les autres,
peau contre peau, la chair qui bouillonne sous leurs vêtements épais.
- on comprend jamais vraiment ce qu'il se passe, la vie, elle veut pas nous aider.

- y'aura toujours des gens pour t'aider.. même que certains sont pas si loin de toi, il suffit juste d'ouvrir les yeux plus grand.
après tout,
ses bras sont grands, à merlin,
il pourrait la faire tenir toute entière dans sa chaleur.
il lui chanterait des mots doux et lui parlerait poésie,
et aussi
il lui tiendrait la main quand le monstre sortira du placard.
il serait même prêt à le tuer, le monstre.

elle se rapproche de lui et leurs corps se touchent,
comme leurs yeux qui se fondent les uns dans les autres.
dans son regard il voit l'océan mer et les vagues qui s'abattent contre les rochers,
les mouettes qui chantent et l'horizon qui s'étend à perte de vue.
alors en cet instant il se promit qu'un jour il l'emmènerait voir le grand bleu,
quand il l'aura débarrassé du monstre caché dans ses plus mauvais rêves.
- alors, tu vois. les personnes dont on a besoin ne sont pas toujours très loin.

- ça m'étonnerait que j'arrive à ton niveau, qu'il dit avec une pétale de sourire en coin.
sa tête à elle est légère contre son épaule,
et ça l'indiffère quand elle lui prend une cigarette dans sa poche,
il continue à regarder le ciel et à sentir son souffle dans son cou.
- alors, on décolle ?
les étoiles sont toujours plus belles quand on est à deux doigts de les toucher.

alors il appuie sur le gros bouton rouge à l'intérieur de la fusée,
et puis il sort une cigarette magique de sa poche,
celle qui vous met des sourires arc-en-ciel sur les lèvres
et des paillettes acidulées dans les yeux.
une épaisse fumée blanche danse autour d'eux quand il tire dessus,
ça les entoure d'une douce odeur,
on dirait même qu'ils sont protégés par des nuages et que rien ne peut leur arriver.
il la dépose délicatement entre les lèvres de Solweig
et ça y est, ils décollent,
direction galaxie.

les nuages de fumée s'envolent
et s'engouffrent entre ses lèvres,
et sa bouche à elle est de plus en plus près,
il peut même sentir son souffle dans le sien.
ses yeux océan s'ouvrent grand comme le monde,
comme si elle était prête à le manger tout entier.
et il y a son rire qui sonne comme une chanson,
comme un dessin d'enfant à travers ses malheurs.
la fusée a bel et bien décollé,
- tu es belle,
qu'il murmure entre deux étoiles.

le vent souffle légèrement dans ses longs cheveux
alors ça sent les fruits sauvages dans le brouillard,
dans la nuit noire.
puis y'a son souffle contre le sien
et son cœur entre ses mains,
tombé, échoué au creux de sa
peau mordillée par ses lèvres brûlantes.
il plane entre les constellations et ses yeux,
plus brillants que n'importe quelle galaxie.
- je sais lire en toi.