palo alto, c'est tellement moche le jour. les pigeons idiots qui font leur vie juste au-dessus de vous (comme s'ils étaient rois du monde, à roucouler comme si la vie ne leur offrait que le côté amour, bonheur et des trucs à manger), les gens fatigués d'exister, qui veulent plus, et puis qui osent plus, des gens tiraillés par la routine angoissante. la lumière du soleil qui nous nargue, en nous disant comme ça, un satané rictus filtré entre un ou deux rayons et s'échappant comme une horde de pigeons-rois-demain (peut-être) : "ne vous cachez plus, tout le monde vous voit, vous êtes laids" je soupire, parce que comme tout le monde, j'en ai marre. quand tout le monde s'enjaille comme des dindons, moi aussi, parce qu'il faut suivre le mouvement, même si on se moque de votre affreuse tignasse indomptable le matin. et puis on fait comme si, comme d'hab, on fait semblant, on s'voile la face, on pense trop pour quelque chose qui a si peu d'intêret au fond.
j'veux partir vivre sur une étoile un peu comme moi,
et t'emmener danser le long des anneaux de saturne,
ne jamais s'arrêter, et puis vivre comme des incompris seul au monde, seul ensemble,
tu voudrais, me dire que j'suis beau comme une comète ?
en attendant, je reste assis au bord du trottoir, jouant avec mon briquet, des nuages s'échappant du bout de mes lèvres. les cours viennent juste de finir, et ma procrastination me fait penser, en attendant, à toi. 
toi, toujours, toi.
j'en ai marre de toi.
(j'en peux plus sans toi)
et puis y'a une fille, blonde, assez jolie de loin, qui s'avance s'avance foulant le bitume à une vitesse assez incontrôlée. elle était peut-être pressée de rentrer chez elle, je connais sa tignasse indomptable. (la même que moi, avec plus de soleil) jane, jim, jeff. , joe. je la regarde, avec ses yeux incendiés, et je hausse un sourcil, parce qu'elle avait l'air très très pressée quand même.