Décris-nous ta relation avec tes parents : Sombre conne. Ta mère dit. Sombre conne.
A elle, ce modèle de beauté, cette femme à la splendeur sans pareil. Dans son ombre, tu observes, tu apprends. tu marches sur talons hauts en te prenant pour elle, tu ris comme un cristal, d'une drôle de douceur qui sonne creux.
Elle te couvre d'un sourire, embrasse tendrement tes cheveux pour que le visage du monde voit au combien elle te chérit, au combien elle prend soin de ce visage meurtrit. Elle te trouve belle, parfois trop. Alors elle cri, sombre conne. Elle ne parle plus trop, pour pas risquer de devenir laide.
La venimeuse.
Parfois, Alice dit stop. Alice pleure.
Elle t'aime comme une folle. Une folle. Elle t'aime comme personne. Et le reste du temps, elle déteste ce que tu es, l'image qu'elle n'est plus. Elle déteste te voir grandir. La jalousie. La tempête dans son coeur bancal. Elle te piétine.
Comment ça se passe au lycée ? : Alice. Alice n'est pas là, encore. Alice n'est jamais là.
Parce que la vie est faites d'autres choses, tu oublies le lycée, tu oublies pour beaucoup les gens qui s'y trouvent. Te voilà occupée autre chose. Te voilà qui surveille le téléphone auquel tu ne cesse de répéter que tu es malade. Les gens s'inquiètent. Quelques uns du moins.
Parce que tu pourrais être bête Alice.
L'écervelée.
Mais non.
T'es juste une incapable. Incapable de parler aux gens bruyants, incapables de canaliser le brouillard dans ta tête. Incapable d'être toi.