Ça tourne drôlement, beaucoup trop même, elle à l'impression d'être dans un manège alors que ses pieds sont bien ancrés dans le sol. Un rire passe ses lèvres et elle pose une main sur sa bouche. Le silence l'entoure et la pendule indique près de quatre heures du matin, l'hilarité la reprend. Un devoir, une petite fête improvisée et les choses avaient dégénéré pour son plus grand bonheur. Mais ce regard la stoppe, elle secoue la tête. Son frère l'a attendu, son regard est inquiet, mais ça lui importe peu. Il l'a surplombe de sa grande taille et elle ne peut s'empêcher de lui faire une remarque plus qu'idiote. Défoncé. Le mot vibre avec sa voix grave et elle acquiesce avec un sourire, pourquoi mentir. Il vient quand même de casser sa petite ambiance, sa petite bulle de bien-être. Elle rétorque, après tout, il n'est pas son père et c'est peut-être mieux ainsi. Lui, l'enfant chéri, aimer. Il continue son discours, elle n'écoute pas, c'est toujours le même. Sa veste finie sur le sol et elle se bloque à sa nouvelle remarque, enlève son tee-shirt pour lui montrer les vestiges de l'amour que lui porte leur géniteur. Il savait pour les claques, mais certainement pas pour les coups de ceinture et les cigarettes écrasées sur sa peau de porcelaine. C'est ses trophées, les preuves de l'importance qu'elle à aux yeux de ses parents. Son corps n'est plus le sien, ce n'est qu'une enveloppe qu'elle brûle doucement, avec une ardeur presque démentielle. L'oubli, c'est son credo. Une dose, deux doses... La vie est destructrice, alors autant l'y aider, pour en finir plus vite.

Sa vie, c'est l'obscurité éblouie par l'éclat de la déchéance, de l'amour sans sentiments. Intermittence. Rien n'a réellement d'importance que la prochaine fête, du prochain garçon qui se servira de son corps, lui donnera un peu d'importance. Elle, la petite poupée sans avenir, elle, le soleil noir.

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