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 birds born in a cage think flying is an illness. + onor.

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MessageSujet: birds born in a cage think flying is an illness. + onor.    birds born in a cage think flying is an illness. + onor.  EmptyMer 10 Sep - 13:53

Désillusionnée avant l'age je dégueule sur la facilité des sentiments. Ce qu'on nomme l'amour n'est que l'alibi rassurant de l'union d'un pervers et d'une pute que le voile rose qui couvre la face effrayante de l'inéluctable Solitude. Je me suis carapaçonnée de cynisme, mon coeur est châtré, je suis l'affreuse Dépendance, la moquerie du Leurre universel. Eros planque une faux dans son carquois.
lolita, elle n'aime pas le lycée.
elle entre en classe et elle sourit, elle sourit mais elle n'écoute pas.
parce que franchement, ça sert à quoi ?
est-ce que la carte du  monde, ça soigne des malheurs d'enfant ?
est-ce que les nombres relatifs, ça répare un coeur brisé ?
est-ce qu'avec un putain de compas, on peut remettre des étoiles dans notre ciel tout noir ?
elle dit non, non de la tête mais aussi non de la bouche. un petit rictus au coin des lèvres, elle lève haut le menton, fière, et elle dit non.
parce qu'aucunes multiplications, additions ou divisions ne sortira sa mère du coma. parce qu'aucunes dates importantes ne lui rappellera comment on fait pour être heureux.  parce que tout est éphémère et que dans vingt-ans, on devra apprendre d'autres méthodes, d'autres dates et on se servira d'autres outils.
lolita, elle n'aime pas le lycée.
mais elle aime la bibliothèque. l'odeur des vieux livres et le vent léger, les courants d'air dans ses cheveux bruns, elle aime bien.
c'est pour ça qu'elle y est souvent.
la tête pleine de problèmes d'adulte et de rêves d'enfant.
elle se sent pas en dehors, mais vraiment dedans.
et c'est bien, elle dit, c'est bien mieux ici.  
personne ne l'oblige à connaître de vinci, six fois six, ça ne fait pas toujours trente-six.
lolita, elle se sent bien dans cet endroit. pas à l'étroit.
elle est elle et c'est bien comme ça. c'est agréable.
elle a les yeux rivés sur la fenêtre. une page blanche et des idées pleins la tête. plus loin, il y a la porte qui s'ouvre. il y a une fille qui s'installe à une table. lolita, elle la trouve jolie. comme un coucher de soleil. ce genre de beauté qu'on rate de peu mais qu'on imagine. on palpe les nuances du bout des doigts. mordoré, argenté, elle est jolie roy. pas comme toutes les autres, pas comme celles  avec qui elle traîne. le genre de fille trop belle pour être elle, et au fond, pas assez pour se la péter. léonor, elle est jolie dans ses vêtements, dans sa tête, avec sa voix. elle est jolie partout et tout le temps.
alors lolita, elle attrape sa feuille, son stylo et elle se lève. puis elle s'assoit en face d'elle. sans un mot.
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MessageSujet: Re: birds born in a cage think flying is an illness. + onor.    birds born in a cage think flying is an illness. + onor.  EmptySam 4 Oct - 16:25

- Je dis "Je t'aime moi non plus" parce que,
par pudeur, je fais semblant de ne pas la croire.
- Mais "Je t'aime", vous êtes capable de le dire ?
- Non.
- C'est un complexe ?
- Oui, peut-être.
yeux dans les yeux, qu'est-ce-que t'es lumineux. on sourit, on rit, on se regarde. à chaque phrase, entre chaque blague.
bastien, il est beau. comme un dieu. il a rien de spécial, pourtant. mais il est différent. à la façon qu'il a de t'observer, à ses cheveux pas brossés, à sa gueule de misérable. il a c'truc. dans ses yeux, quand il me voit. Il arrive à me déstabiliser. je sais pas. j'ai l'impression qu'il sait tout d'moi. qu'y a plus rien à dire. que c'que je fais avec lui, c'est pas mal, pour une fois.
bastien, il m'appartient que quand je suis dans ses bras. ce n'est que là qu'il n'est rien qu'à moi. et moi qu'à lui.
il me protège. il les éloigne. il m'fait oublier.
et il a mal quand il m'voit replonger. quand les autres ils m'tournent autour. quand j'me détruis petit à petit, devant lui.

des brides de leur conversation volent jusqu'à moi. "tu fais quoi aujourd'hui?"
"école. entrainement. dounia. maison" c'est tout ce que j'ai retenu, cachée sur la terrasse.
pourquoi? rendez-vous matinal. "chéri, je suis trop overbookée pour te voir la journée", ahah, c'est ça. alors faut bien à 6h du mat', pour manger des chocapic dans le lit jusqu'à ce qu'il soit temps d'aller en cours.
mais je m'en branle. j'aime le voir, c'est tout. j'en avais besoin. ça faisait trop longtemps... deux semaines, presque. (accro.) parce qu'on peut pas. on peut plus. c'est pas bien, il m'dit. pour l'autre fille. elle est jalouse de moi, à c'qui parait.
je comprends pas. il l'aime, elle, ça se voit . pas moi.

sa mère quitte la pièce. silence. j'y retourne.
il range deux trois trucs tandis que j'arrive en marchant sur la pointe des pieds, comme une petite souris, en croyant que ça m'donnera des airs de petite fille.
_ dounia, c'est ta copine?
c'est sorti tout seul, j'voulais pas. j'pouvais peut-être pas.
_ en quelque sorte...

réponse, claire. c'était tout ce dont j'avais besoin. on avait jamais vraiment abordé le sujet. on avait jamais osé. en tout cas moi, j'avais jamais osé. parce que j'avais peur de ce qu'il allait m'dire. que ça me plairait pas, que j'pourrais plus faire comme si j'savais rien.
c'était... vague. notre relation. tout c'qu'on vivait. y'avait rien de concret. on s'aimait, c'est tout. comme on aime un amour d'été. comme on aime la mer.
imprévisible.
puissante.
évasive.
_ t'es amoureux? c'est chouette.
Je sais même pas pourquoi j'pose cette question, trop vite. trop agressive. trop sourire. c'est ma tête qui en a besoin, certainement. pour en être sure. qu'il l'aime, elle, et pas moi. qu'il faut qu'j'abandonne. mais ça fait mal à mon cœur, ça. chaque lettre sortie de ma bouche m'écorche un peu.
_ ouais.. qu'il me répond. et il sourit. comme un con. avec sa tête honteusement heureuse. pour moi, je crois.
je retourne dans le lit. la couverture me protège du monde, elle m'aide à y étouffer mon visage pour espérer ne plus jamais le revoir. l'oublier. Comme si c'était possible...
mais il comprend pas. il peut pas comprendre.
je suis un vrai bonhomme, hein. "célibatante", j'lui avais dit la première fois. ça l'avait d'ailleurs fait rire, il avait pas trop compris, et m'avait redemandé. c'que c'était, pourquoi, et voilà. "ouais... j'ai quelques problèmes affectifs." c'est ça.. j'aime pas m'attacher.
quelle conne.
j'en ris.

il relève la housse du lit, et m'dit:
_ faut y aller. on va être en retard sinon, et j'peux pas encore l'être...
j'hoche positivement la tête. bah oui, je suis pas une assez bonne raison.
_ okay, que je réponds.
mais dans mes yeux, il y a tous ces mots que j'aurais voulu lui dire.
je t'aime. je t'adore. j'en peux plus de vivre sans toi. pour toi je ferais n'importe quoi. décroche pas, stoplait. m'abandonne pas. la choisis pas, elle, au lieu de moi.
regarde moi j't'en prie. comme si t'étais amoureux, comme si y'avait rien d'autre qui comptait. comme si tu pouvais crever pour mes bras, merde.
je m'en veux. tu sais pas à quel point.
je m'en veux d'être toujours la plus conne des deux. d'éprouver des trucs qui existent pas, seulement dans ma tête. j'm'en veux de t'avoir causé autant d'embrouilles. et je m'en veux surtout qu'elles t'en ai pas causé plus, ces embrouilles.
parce que je sais qu'on aurait été bien... tout les deux. hein? qu'on se serait mis bien. qu'on se serait fait tellement d'bien, que ça en serait devenu mal. qu'on aurait fini par se faire mal... s'écorcher le cœur. le corps. et tout ce qu'il reste (s'il en reste).

il claque la porte derrière nous, et nos chemins se séparent.
devant la porte des adieux, moi je soupire, toi t'es sourire.

non, je t'aime pas.
j't'ai jamais aimé.
j'ai une tête à t'aimer?

c'est c'que j'me répète. dans le bus, dans le tram, devant l'école, sur mon p'tit muret pourri.
t'as perdu ta chance, mec.
et j'le regrette.
une clope inexistante au creux des lèvres, et je serais le stéréotype grungy.
j'en peux plus. J'arrive même pas à pleurer. j'arrive plus. même à être triste.
je suis juste... vide.
vide.
la flamme en moi s'est éteinte. mes yeux vitreux sont retourné vers l'intérieur, à contempler les cendres d'un moi passé. un moi heureux. un moi beau.
et j'me retrouve seule, la gorge nouée, et les doigts cassés à jouer avec la sangle de mon sac.

jeudi matin, fait froid. fait noir. fait moche.
les cours ont pas encore commencés.
j'attends.
J'sais plus faire que ça. attendre.

je suis désolée.
j'suis désolée. désolée. désolée. désolée. désolée. désolée. désolée, onor.
d'avoir cru que t'étais pas d'la merde pour une fois.
que tu comptais pour quelqu'un... qu'tu pouvais ressentir quelque chose.
qu'il allait t'aider.
à un peu moins te détester, à réparer ton cœur et ta tête qui fonctionnent plus bien.
merde.
de t'avoir fait espérer. que tu t'sentes bête. d'avoir voulu aimer, un p'tit peu.
espoirs envolés.
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