(de la pluie acide)

Mon coeur ressemble à une vague.
Il est présent, et puis la seconde d'après il s'en va. Il me brûle de ses battements salés, comme s'il voulait me dire ehoh j'existe. Et puis maintenant qu'il est plus là pour de bon, je suis échouée sur la plage au sable chaud qui me brûle la peau, et je joue avec des coquillages. Eux aussi sont des grands échoués. Un beau jour, la mer n'a plus voulu d'eux, et hop, plus de coquillages. Juste des traces indélébiles.
Elle est dure, la vie. Faut qu'elle me laisse vivre, de temps en temps. Un jour sur deux, ce serait pas mal. (et la moitié des vacances scolaires).
Grimace.
Mes bras me font mal.
Le soleil bat trop fort.
Aujourd'hui, je suis morte. Et demain aussi.
Le truc chiant, c'est que j'ai toujours ce calibre invisible posé sur la tempe, toujours ce même doigt (d'honneur) devant les yeux, toujours ce poignard invisible dans le coeur.
Et il est même pas là pour me dire loïse t'en fait pas, pour me prendre dans ses bras fins (mais assez gros pour me prendre toute entière) et écouter mes histoires jusqu'au matin.
Allô loïse, ici le monde.
Non, je veux être tranquille, fout moi la paix, le monde.