dessine moi un arc-en-ciel.
dessine-moi le bonheur putain.
le pire du bien. l'éloge du mal. viens, on va jouer à oublier qu'on est en vie. viens on va rêver jusqu'à manquer d'air. je pleure si fort la nuit que même les étoiles me fuient. c'est comme si l'espoir ne rêvait que de mourir. pourtant il s'accroche ce con. même lui n'a pas vraiment compris le sens de tout ça, le néant de la vie, le chaos. c'est un combat quotidien d'être humain. si t'as pas compris ça tu ouvres ta fenêtre, tu étends les bras et tu sautes sans trop réfléchir. combien de fois j'ai pensé que ce serait plus simple. finalement c'est quand-même un peu lâche de se foutre en l'air. certains disent que c'est incroyablement courageux, mais ils doivent eux mêmes être un peu branqu'. quand tu planes quelques secondes au-dessus des délires du monde pour en finir c'est vrai que c'est beau, peut-être même un peu poétique, mais certainement pas courageux. retrousser ses manches, soupirer un coup et sortir dehors en acceptant de vivre c'est tellement plus dur. mais j'ai compris le vrai problème, y en a des tas qu'ont pas les épaules. certaines personnes naissent pour mourir. ironie mortifère. rêver c'est joli, mais mes rêves prennent toujours bien trop de place. alors c'est la mélancolie qui me fait danser jusque tard le soir. partenaire infaillible, confidente inébranlable, maîtresse passionnée. je sais bien que la vie n'épargne personne les trois quarts du temps, mais même très pourrie elle cache encore de jolis moments. parfois. des petits bonheurs incohérents qu'on veut croire innocents. Ceci dit c'est un peu paradoxal parce que moi l'innocence je m'en balance. l'humanité est pervertie, y a pas besoin d'épiloguer. alors le mot « innocence » devrait s'exiler en quatrième vitesse en Albanie, parce qu'il est rejeté et que tout le monde le déteste. on se fout juste royalement de sa gueule. j'ai que quinze ans vous savez, mais j'ai fait trop de choses déjà. je le sais bien. je l'assume. la connerie est un refuge assez pratique. puis elle nous emmerde pas trop, elle pose pas trop de questions. elle se contente d'être présente quand on a besoin d'elle. un peu comme une mère doit l'être, théoriquement. j'ai quinze ans et je me fais du mal, je m'use presque pour rien. je sais bien. je fume trop, je bois trop, je vais pas en cours dès que c'est possible, je couche, je tournoie au milieu des parkings en souriant comme une illuminée, j'oublie pourquoi je pleure. je m'oublie. même si c'est la solution de facilité. être lâche c'est reposant, parfois. pourtant dans ma tête y a toujours de belles roses qui éclosent et qui me murmurent que l'espoir c'est pas un vilain mot, et qu'on peut s'autoriser à y croire une petite minute supplémentaire quand l'aube caresse la terre.

elina / bouhdah / 16 ans / le forum est juste magnifique, frais, poétique. il a ce petit parfum mélancolique si particulier, et à la fois cet arrière-goût fruité d'espoir. je crois bien qu'il est tout simplement parfait !