les oiseaux chantent.
elle sourit.
comme une gamine, avec ce sourire doux et fragile. ses lippes qui s'étirent pour un rien. y'en a pas deux cœurs gros comme le sien, à la petite alouette. c'est surement pour ça qu'elle fume comme un pompier, du soir au matin. pour que son cœur, il crame. pour que la cendre s'accroche et qu'il y ait moins de place là-dedans. parce qu'aimer, ça fait mal. alors autant ne pas aimer beaucoup.
comme une gamine, elle n'aime que des cons.
mais ça la fait sourire. d'avoir mal. elle se dit que c'est normal, que c'est ça la vie. elle s'en fiche. ça n'a pas d'importance.
elle fait danser ses doigts devant ses yeux pleins d'étoiles, serrant le vide, dansant avec les nuages. les paumes vers le ciel, elle chantonne.
elle a l'air un peu cinglée, beaucoup. mais elle est jolie dans sa petite robe pastel.
c'est ce que sa gouvernante lui a dit quand elle est sortie. magnifique, mademoiselle, souhaitez-vous que j'appelle le chauffeur pour aller voir votre mère ? lolita, elle a refusé, elle ne l'aime pas ce chauffeur. puis qui se fait conduire au parc, de nos jours ?  parce qu'elle a dit qu'elle allait voir maman. mais lolita, elle le sait, sa maman ne se réveillera pas aujourd'hui. et elle n'a pas envie d'aller la regarder dormir.
elle ferme ses yeux et un voile noir tombe. elle fixe le néant. y'a des étoiles, y'a des monstres.
et elle sourit. parce que c'est franchement joli.
puis une voix, qui la tire de sa rêverie. une voix rauque qu'elle connaît. non de dieu.
elle ouvre brusquement les yeux.
louis.