LE PERE FUME DERRIERE L'EGLISE
j'écris des poèmes. quand je suis fatigué et que mes yeux se ferment comme des volets. j'écris j'écris et puis j'arrache et je fous à la poubelle. je crois que je suis en train de disjoncter, y a un cable/kapi qui fonctionne plus bien dans mon cerveau, j'ai plus l'estomac bien accroché. faudrait demander à un technicoeur de m'aider. 
sauf que personne est là pour moi, alors j'écris encore jusqu'à faire des trous dans la feuille.
au dixième trou, j'arrête, et je m'endors.

COUPS AU BIDE
avant d'aller au lycée, j'ai l'estomac qui est serré. on dirait que bientôt il va disparaître. pouf. plus de kapi. j'ai les yeux qui brillent comme si j'allais pleurer, les jambes façon coton et l'esprit qui me zappe, qui me dit kapi va te faire.
faire.
faire.
foutre.
et moi je comprends rien, on dirait que mon corps ne m'appartient plus. j'ai la tête qui tourne qui tourne, comme un lampadaire détraqué, avec une grosse boule de lumière, comme celle que j'ai dans la tête. alors je prends une pilule bleue, qui fond sous la langue, qui me fait rire alors que c'est même pas drôle. j'avale et puis je me calme et puis je retourne au lycée, la tête déconnectée, qui semble flotter sur mon cou.

DES FLEURS ET DES FILLES
les filles, elles sont pas jolies. enfin ça dépend. moi, les filles que j'embrasse, elles mettent toujours la langue. un lavage/bouche façon bizarre. et moi j'aime pas, mais je dis rien, parce que c'est comme ça que les choses se font. et pas autrement.
et quand elles me font la bise, je tousse à cause de leur maquillage. j'étire mon sourire pour faire comme-ci.
comme-ci...
j'étais heureux. alors que les filles, elles me foutent un mal de crâne pas possible. mais je les aime bien. parce qu'on est tous au fond un peu amoureux d'elles.

LE RESTE, LA POUBELLE ET LES ORDURES
- kapi, au lit.
- kapi, t'as fais tes devoirs ?
- kapi, j'arrive pas à sortir les poubelles.
- kapi, t'es qu'un connard.
- je t'aime, je t'aime, je t'aime.
- kapi, arrête d'être aussi égoïste

j'en ai marre. j'ai envie de pleurer. d'avaler mes pilules bleues et puis de faire des dizaines et des dizaines de trous sur ma feuille.
mais je dis rien. parce que kapi, il est gentil.

BLABLABLABLA
cette année, j'ai reçu une lettre. pour la saint valentin. il y avait des coeurs, des paillettes, et un beau « jtm kapi » en rose au centre de la feuille. j'ai souris. le genre de sourire banane, trop grand pour mon visage.
cette même année, j'ai vu le père lio fumer derrière l'église. il laissait ses mégots sous un banc, et foutait des coups de pieds aux gamins de l'école primaire.
et moi
j'aime pas
les cours
les enfants
(et la vie)

un deux trois
(la loïse)