boum boum, fait le son dans mes oreilles. il tourne. il m’envahit. il me hante, reste coincé dans ma tête. les paroles de la chanson n'existent plus, si elles ont un tant soi peu existé. les mots se mêlent en un brouhaha incessant. j'essaye de l'oublier. j'essaye d'oublier le monde autour de moi.
les yeux clos, je fixe le néant. je les ferme très fort. jusqu'à ce qu'ils disparaissent. jusqu'à en avoir mal.
toc toc.
quelqu'un frappe. je me redresse sur mon lit, un peu désorientée. je jette mon iPod encore allumé et mes écouteurs sur mon lit. un soupir s'échappe de mes lèvres lorsque je me plante sur mes pieds pour aller ouvrir la porte.
qui ça peut bien être?
ma mère pour me demander d'aller vider son putain de lave-vaisselle?
de mettre sa foutue table?

mais non. au lieu de tout ça, une vague rose déferle. et soudainement, on m'enlève un poids.
"oh." je dis, surprise de voir leonie, là, sur le pas de la porte. un petit sourire se dessine sur mes lèvres puis je me pousse légèrement pour la laisser entrer.
je suis contente de la voir.
"ça va pas, toi." c'est pas une question. ni une supposition. c'est une affirmation. elle va mal. je le sens, je le sais.
alors je referme la porte. et le verrou arrache une nouvelle fois le bois usé de la porte.

Elle t’ouvre. Une cascade de cheveux blond, ça te réchauffe le moral, ça va presque déjà mieux. C’est peut-être juste de cela que tu avais besoin, d’une amie. Elle est surprise. Elle ne t’attendait pas. Mais elle sourit et tu souffles, tu commences à te détendre. Son sourire il réconforte déjà.
Elle sait. Elle sent que ça ne va pas.
Comment peut-on sentir ces choses-là.
La nature humaine est fascinante.
Quand vous connaissez une personne, sa respiration seule peut vous indiquer son état.
Tu entres en haussant les épaules et tu t’affales sur le lit. Le bruit du verrou qui se ferme. C’était la promesse d’une après-midi expérimentale. Puis c’est devenu une habitude. Vous aimez votre tranquillité.
Depuis le lit tu soupires.
« Je me sentais seule chez moi. »