Décris-nous ta relation avec tes parents : et lorsque ton téléphone sonne, affichant un numéro étranger, que tu le ranges dans ton sac, comme si de rien n'était. lui, tu n'en parles jamais. seulement ceux qui te connaissent depuis toujours savent qu'il existe, quelque part, ici ou ailleurs. il paraît qu'il fait toujours ça et c'est sans doute ce qui t'énerves le plus. elle, toujours là essaye avec beaucoup de mal de ne plus se faire avoir, mais ça foire toujours. peut-être pour ça qu'elle est tout le temps à cran, râlant contre celui qui la rend encore malheureuse. impossible de s'en détacher elle subit. et toi t'es là, tu regardes, impuissante. l'amour est à gerber. // Comment ça se passe au lycée ? : tu vas rater ta vie, c'est ce qu'ils disent tous.
jolie poupée qui préfère inhaler la fumée blanchâtre de ta tendre mariejeanne plutôt que de montrer à tous que tu n'es pas juste un nom sur une liste. un fantôme. ils t'oublient sans doute et c'est tant mieux tu ne veut pas être un de ces visages figés dans le temps. oubliez moi, je n'existe pas.

« c’est qui celle-là ? » des regards se tournent vers toi « j’crois que c’est la fille qu’a un nom bizarre, qu’est toujours absente » « jo… jo… oui ça commence comme ça, jora. » « j’croyais qu’elle était morte » « c’est un mort-vivant qui a bonne-mine » ça ricane. « elle est juste là pour pas se prendre un zéro. » « elle aurait mieux fait de rester chez elle, zéro ou zéro virgule cinq, c’est pareil » si tu savais ma pauvre. t’inspires un grand coup, on distribue les sujets « ah bah vous voilà vous. » tu ne prends même pas la peine de relever la tête. une heure s'écoule, t'as les doigts qui brûlent. fini. première à sortir. ça ricane toujours et tu t'en tape. maman sera fière quand elle verra la note, se disant que sa fille travaille bien et sérieusement. si tu savais maman, si tu savais.