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| Sujet: j'suis une sale bête, une bouteille de gaz dans une cheminée. Jeu 30 Oct - 12:08 | |
| lucky kingshood
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Décris-nous ta relation avec tes parents : ici en quelques mots // Comment ça se passe au lycée ? : ici en quelques mots
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- Des choses et d'autres:
Ça fait des années que je suis dépressif - chose que je cache derrière un sourire rayonnant - sans vraiment de raisons apparentes. Et je me hais pour être ainsi. Y a des gens qui ont connu des malheurs plus grands que les miens, et pourtant je n'arrive pas à être heureux » Je déteste mon premier prénom. Zephyr. Pour moi il est aussi éphémère, instable et têtu que ce satané vent. C'est peut-être con, puéril et tout à fait irrationnel - non ce n'est pas peut-être c'est sûr -, mais j'essaie autant que possible de le garder secret. Certains diront que mon deuxième prénom est pire - d'une certaine manière il l'est -, mais je l'accepte déjà plus. Allez comprendre. » Je suis considéré comme un surdoué ; j'aurais, en effet, un quotient intellectuel égal à 165. Ce qui fait que je suis premier de ma promotion et que l'on me regarde souvent intrigué. Il n'empêche pas que je suis comme tous les jeunes de mon âge et que parfois je peux être très con. » Je n'ai jamais connu mon père. La version officielle est qu'il est mort à la guerre alors que je n'avais que quatre ans. En vérité, il nous a abandonnés - ma mère et moi - pour sa maitresse, et l'enfant qu'il a eu avec elle. Je n'ai découvert la vérité il n'y a que quelques mois. » En décidant de partir à Viriginia Beach faire mes études après le lycée était un moyen pour moi de redémarrer une nouvelle vie - sans oublier celle que j'avais eu avant, car j'avais eu vent que mon père était originaire d'ici -, cependant le passé m'est revenu comme une gifle dans la figure. » Je n'ai pas abandonné ma mère en quittant Londres. Je l'aime, je lui dois tout. C'est juste une chose que je devais faire pour moi. De plus, elle a toujours travaillé comme une folle pour subvenir à mes besoins. Maintenant que je suis grand, elle peut enfin penser à elle. » Je suis tombé amoureux de mon demi-frère, de la raison pour laquelle mon père n'a jamais voulu me connaître, partager ma vie. Je suis tombé amoureux de l'être qui est la raison de nombreux de mes malheurs. Je suis tombé amoureux de l'homme que j'aurais voulu être. » Je suis ouvertement pansexuel. Et ce depuis mes treize ans. Juque là j'ai eu de la chance, je n'ai jamais eu à subir des traumatismes à cause d'autrui liées à mon orientation sexuelle. » Je déteste le sport. J'essaie de m'y mettre parce qu'il paraît que c'est bon, voire essentiel, pour la santé - ce dont je doute mais bon -, en vain. Je suis une vraie merde. » J'ai pas mal de tics de langage, ou corporel d'ailleurs. Vous vous en apercevrez bien assez tôt. Je suis assez vulgaire aussi. Mais ce sont juste des surnoms affectueux. » Je suis riche - même si je ne le crie pas sur tous les toits. Mon père en mourant nous a légués toute sa fortune - et il était très haut gradé dans la hiérarchie militaire - ; ma mère a toujours bossé plus qu'il ne le fallait, et est une galleriste/collectionneuse connue. Puis moi je fais dans l'investissement - à la Chuck Bass un peu -, mais chut, cela personne ne le sait. » Je n'aime pas me couper les cheveux. Je ne trouve pas cela utile, puis à force c'en est devenu presqu'une une phobie. Il me faut toujours deux semaines - au moins - de préparation psychologique avant d'aller chez le coiffeur. Cependant, j'aime bien toutes sortes de coiffures, il m'arrive même de me faire des tresses. » Mon côté artistique me vient de ma mère - même si je sais que mon vrai amour est la science. La peinture et la photographie sont des moyens de capturer le moment présent ; et la musique de m'exprimer. » Grand passionné de la musique depuis toujours, aujourd'hui j'arrive à composer quelques morceaux, et je me produis de plus en plus sur scène - on appellera cela une scène… » Raphaël, aka mon demi-frère ou l'homme le plus important à mes yeux, s'est fait renverser par une voiture, et est tombé dans le coma quelques jours. Vous voulez connaître la vérité ? C'est de ma faute. C'est de ma faute s'il a failli mourir. C'est de ma faute si le chauffeur est mort. J'ai causé un coma et une mort. » J'ai une peur bleue de la mer - ainsi qu'un profond respect. Je la trouve magnifique, elle m'attire et me fascine, cependant je suis incapable de rentrer dans l'eau. Une nuit j'ai essayé, je n'ai pas pu dépasser les genoux. Chose étrange puisque je suis un plutôt bon nageur. » J'ai aménagé ma villa moi-même. Même si je n'abuse pas de ma richesse, je ne joue pas au radin non plus ; ce serait bête de m'enrichir et laisser pourrir cet argent, n'est-ce pas ? Cela m'a permis de personnaliser certaines pièces, en effet j'ai construis un atelier artistique, un laboratoire de photographie, un studio de musique, une galerie pour entreposer mes oeuvres et un grenier que j'appelle la caverne d'ali baba. » J'ai déjà eu des problèmes avec la justice - de toute manière je déteste la justice telle quelle, pour moi c'est plus de l'hypocrisie sociale qu'autre chose -, et ai du faire de la prison, plusieurs fois, la sentence étant de plus en plus longue à chaque fois - c'est passé de quelques heures à quelques jours. Je suis une vraie tête brûlée, et même si les policiers qui ont pris l'habitude de m'arrêter m'apprécient - après tout je ne suis pas méchant -, apparemment je ne veux pas comprendre. » J'ai un quotient intellectuel qui égale celui de sir Einstein, mais je le considère plus comme une malédiction qu'autre chose. J'aurais aimé être con, pour ne pas me rendre compte à quel point la vie est une chienne. Alors pour atrophier mon intelligence, je me comporte comme un con. Puis je bois, puis je me drogue. Puis je me fais engueuler par Raphaël. » Je me rends compte que dans le fond, Raphaël et moi sommes assez similaires, mais nous différons surtout sur la forme. Ce qui crée des disputes parfois, bien que ce ne soit pas la seule raison. Disons qu'il est le yang - c'est à dire le côté blanc -, et moi le yin. Ce qui fait que je jalouse ce qu'il est. Ouais, ta gueule. » Il fut un temps où j'étais un idéologique, un utopiste, mais cela fait maintenant longtemps que je suis désillusionné, que je n'ai plus foi en tout cela. Par conséquent, il se peut que je me comporte comme un connard - si c'est plus facile - alors que je hais profondément l'injustice. Juste je n'en ai plus rien à foutre... Non, c'est faux. En vérité, c'est une manière de faire comprendre aux autres que cela ne sert à rien de trop espérer. Je ne veux pas que les gens souffrent comme j'ai souffert. » En tout cas c'est ce que je veux me faire croire, que je n'en ai plus rien à foutre, parce qu'au final, si je n'avais plus du tout d'espoir, je serais mort à l'heure qu'il est, et je n'aurais plus du tout de principes. Or, j'en ai encore et je m'y tiens comme un forcené, inconsciemment. » Je suis communiste. Un vrai. Un marxiste en d'autres mots. Les gens ne comprennent pas mon point de vue, pour eux le communisme est synonyme de dictature. Ce sont des idiots. J'essaie de discuter avec eux, mais qu'est-ce qu'ils sont bornés. Je m'en fous, je sais que c'est moi qu'ai raison. » Les trois quarts du temps je me déplace en skateboard. Je suis tellement bon que je suis sponsorisé par certaines marques. Il est vrai qu'à une période j'avais l'habitude de pratiquer trois à quatre heures. Je ne compte plus le nombre de skates que j'ai pétés, et le nombre de bleus que je me suis faits. » J'ai toujours une pomme ou une banane sur moi. Quand j'en oublie une, ça m'obsède et ça m'angoisse. Ouais, je passe mon temps à bouffer. Heureusement que je suis bon cuisinier. » Je suis sûr que d'après la manière dont je me suis décrit, vous avez l'impression que je suis un mec super sombre. En vrai - ou en public, plutôt -, pas du tout, au contraire ! Je suis le mec qui parle à tout le monde, mêmes aux inconnus, toujours souriant et avec un humour à toute épreuve. Oui, j'ai un humour de merde, et j'en suis fier. » Avec moi, on ne s'ennuie jamais. Ayant un esprit et une imagination sans limite, je trouve toujours plein de choses improbables à faire, ce qui tourne souvent en catastrophes. Les gens aiment bien me comparer à Malcolm. » En soi, je n'ai pas vraiment besoin de travailler - j'ai hérité de la fortune de mon père, ma mère me verse de l'argent, j'ai des revenus grâce à mes investissements, je suis sponsorisé par des marques de skate -, mais le badass coffee tient une place importante dans mon coeur - ca y est je me mets à parler comme une petite fille. C'est le premier café dans lequel je suis allé à mon arrivée ici, et après ma bouleversante découverte - c'est-à-dire la non mort de mon père et Raphaël -, j'ai pris l'habitude d'aller tous les jours dans ce café. Tellement que le patron en est devenu mon père spirituel. » Je ne fume qu'un demi paquet de cigarettes par jour - c'est une approximation parce que je fume des roulés -, cependant je fume énormément de joints. Je compense. Et je prends des drogues plus fortes également. La seule chose à laquelle je n'ai pas touché est l'héro. » Dernièrement, j'ai croisé quelqu'un - entre aperçu au loin serait le terme le plus exact - qui me ressemblait étrangement. Mais je n'en suis pas sûr. J'étais high, et c'était la nuit.
- Once upon a time…:
They fell in love, didn't they ? Yes, they did.
J'aurais aimé t'aimer. Comme on aime le soleil. Te dire que le monde est beau. Et que c'est beau d'aimer. J'aurais aimé t'écrire. Le plus beau des poèmes. Et construire un empire. Juste pour ton sourire. Devenir le soleil. Pour sécher tes sanglots. Et faire battre le ciel. Pour un futur plus beau. Mais c'est plus fort que moi. Tu vois je n'y peux rien. Ce monde n'est pas pour moi. Ce monde n'est pas le mien.
WHEN & WHERE IT REALLY BEGAN Une bouffée d’air frais. Putain, je respire. Je ne sais pas si j’ai plus envie de rire ou de pleurer. Ouais, j’en viens à me comparer à une femme qui serait prise d’une légère hystérie à cause de ses règles – c’est une comparaison comme une autre, un peu hasardeuse et bancale je dois l’avouer. Je n’ai peut-être pas mes règles – heureusement, putain –, toutefois je sens l’hystérie monter en moi, maintenant que je me tiens devant cette satanée porte. Et quelle porte. Une porte majestueuse pour une baraque qui n’a pas l’air en reste non plus. En tout cas, l’architecture extérieure est très prometteuse. Ma mâchoire se contracte, ainsi que mes poings, sous cette vague de haine qui me traverse. L’enculé. Déjà il a abandonné sa femme et son fils de quatre ans, en prétendant être mort à la guerre qui, je pense, est une des manières les plus horribles qui existent de quitter sa famille – sale lâche –, et en plus il semble vivre dans le luxe et le bonheur. J’ai cette intense envie de lui foutre mon poing dans sa sale gueule – métaphoriquement parlant, car, concrètement, je ne me souviens même plus quelle tête il a. Le problème, c’est que si je le frappe une fois, j’ai bien peur – et je me connais – de ne plus m'arrêter. Sans prendre en compte que je pourrais avoir de sérieux soucis, déjà parce que c’est mal vu de battre un homme, mais encore plus quand c’est un sénateur. Étant à peine arrivé à Virginia Beach, il ne fait aucun doute que ce serait très mal vu. Non mais sérieux, si je m’attendais à cela ! J’ai quitté Londres pour me reprendre en mains, et je me prends une grosse claque dans la tronche, dix jours après mon arrivée. Merde. Peut-être que Dieu existe au final, et que je ne lui reviens vraiment pas – de toute manière, j’ai toujours su que s’il existait, ce serait un sadique. J’hésite à me casser. J’ai un pied qui reste stoïque sur le palier, alors que l’autre à la bougeotte, semblant vouloir rebrousser chemin. Je me dois d’y aller. Déjà, personnellement, ça m’apaisera la conscience, et puis ce connard n’a pas le droit de s’en tirer aussi bien, peinard sur son lit plein de billets avec sa nouvelle femme – qui, je suis à peu près sûr, est plus jeune que lui. Avant que d’autres pensées haineuses, hésitantes, divers et variées arrivent à atteindre mon cerveau, actuellement entrain de bouillir, je frappe, tel un automate, à la porte. Pas du bout des phalanges, non, mais du poing, pour ne pas qu’il se fasse de fausses idées quant à la surprise qui l'attend chaudement.
Accoudé au comptoir, sirotant sans passion ma Grimbergen, je soupire une énième fois. Probablement exaspéré de ma lassitude, le patron – devenu un ami depuis le temps que je traîne ici – me jette un regard entre deux plats qui sortent de la cuisine – les pauvres sont entrain de courir partout, et moi je suis là, tel une loque, à boire ma bière comme si de rien était. « Lucky Strike, si tu as le temps de soupirer sur ta bière, tu ne voudrais pas aider ? » J’acquiesce la tête mollement, alors que l’idée de passer derrière le bar me branche plutôt bien. Putain, faut que je me reprenne. Et ainsi le service suit son cours. J’enfourne les verres et les assiettes dans le lave-vaisselle, les essuie avec rapidité et efficacité, j’enchaîne les cafés et ses dérivés, et mes pensées ne cessent de tourner et retourner dans ma solide boîte crânienne. Une heure. Deux heures. Trois heures. Ça se calme enfin, et je vois le personnel en sueurs et explosé. Moi aussi je suis mort, mais je suis trop abruti par ma réflexion sans fin pour m’en rendre réellement compte. « Putain, t’es efficace toi ! » Je regarde Jerem’, entrain de dévorer son assiette – tu m’étonnes, il est plus de quinze heures –, appréciant grandement sa pause, et pensant très certainement à sa très prochaine cigarette. e.c
E.C e.c
THE END OF THE ROAD. Des gouttelettes de sueurs froides coulent le long de ma nuque, pour réussir à se frayer un chemin le long de ma colonne vertébrale. Je suis littéralement trempé. J’ai chaud, très chaud. En tout cas rationnellement, je sais que j’ai chaud – sinon pour quelle autre raison transpirais-je comme un porc ? Pourtant, le premier mot qui me vient à l’esprit, quand j’essaie d’exprimer la sensation qui me traverse, est glacé. Jusqu’aux dents. Je serais blafard que cela ne m’étonnerait même pas. Oui, sans aucun doute, seul dans un parc, la nuit, appuyé contre un pauvre vieux chêne qui ne demandait qu’à être tranquille – pour une fois que ces impossibles gamins dorment –, j’aurais fait fuir n’importe quelle personne qui se serait aventurée par ici, peut-être après avoir un peu trop bu, ou peut-être après une rupture difficile. Je soupire. Putain, qu’est-ce que je fous de ma vie ? Je suis complètement paumé. J’ai l’impression d’avoir toujours tout fait de travers depuis que je suis né… Non, depuis que cet homme que l’on étiquetterait comme étant mon père biologique est parti. Pas grande différence vu qu’à l’époque je n’avais que quatre ans. Aux yeux de mon entourage j’étais vivant depuis quatre petites années déjà, mais aux yeux de l’univers je n’existais pas encore vraiment. Parce qu’aujourd’hui j’existe peut-être ? Je me prends la tête dans les mains, ne me rendant pas compte à quel point elles sont moites à cause de la sueur qui s’est accumulée et a stagné sur mon front, trempant instantanément mes paumes, déjà pas en reste. Je me suis toujours considéré comme quelqu’un d’assez lucide ; je réalise quand je fais de mauvais choix – pour ne pas dire des conneries –, parce qu’ils ont toujours été pris très consciemment, mais je me suis toujours dit que quand je prenais le temps de réfléchir, avant d’agir, à ce qui était le mieux pour moi, je prenais de bonnes décisions. Débuter une nouvelle vie, sans oublier la précédente, en venant étudier ici ; aller hurler les quatre vérités à mon père, lorsque j’ai découvert qu’il était, en réalité, en vie ; laisser rentrer Raphaël dans ma vie, parce qu’enfin je me sentais épanoui ; me laisser la possibilité d’être heureux, enfin… Je suis un mec intelligent, malgré le nombre de conneries que je fais, alors quand j’arrête de jouer au con et que je réfléchis, ce ne peut être qu’une bonne chose, n’est-ce pas ? Alors pourquoi, à présent, j’ai cette mauvaise sensation que je me suis trompé depuis le début ? Que toutes les bonnes décisions, très réfléchies j’insiste, que j’ai prises, sont en fait les plus mauvaises de toutes ? À quoi cela me sert-il d’être intelligent si cela ne me rend que plus misérable encore ? Je lève les yeux au ciel alors qu’une pensée me traverse l’esprit. En réalité, cela fait très longtemps que cette pensée me titille, mais jusqu’à maintenant j’avais réussi à l’évacuer avant qu’elle ne devienne réellement concrète. Peut-être qu’il faudrait vraiment que j’arrête de réfléchir avant d’agir… foncer, et s’occuper seulement du présent. Pour être franc, cela a toujours été une de mes idéologies de vie, cependant seulement pour les choses éphémères – si je puis dire. Tout le monde sait pertinemment, et moi le premier d’ailleurs, que si j’appliquais cette règle pour tout, je partirais vite en couilles. Raison pour laquelle, vous comprendrez bien, que je me suis toujours efforcé de réfléchir avant de grandes décisions, acte qui est devenu naturel et automatique avec le temps. Toutefois, la situation vient de changer. Tout vient de changer pour toujours. Un triste sourire apparaît sur mes lèvres. C’est un échec, il n’y a pas à le nier. Je voulais recommencer une nouvelle, et en arrivant ici, tout ce que j’ai réussi à faire est me prendre une gifle d’un passé dont je n’avais aucune idée il y a encore un an. Un passé qui porte le nom de Raphaël – à présent, j’ai les yeux bien ouverts, c’est bien de lui dont il s’agit, dont il s’est toujours s’agit depuis que cette satanée porte s’est ouverte sur lui. C’était une connerie de croire qu’il pourrait m’apaiser, me guérir. Je l’ai bousillé, lui aussi. Je bousille tout ce qui me touche. Mais il n’est pas encore complètement cassé, je peux encore le sauver. La solution ? Partir loin d’ici, loin de lui. Peut-être pas retourner à Londres, mais j’ai assez d’investissements pour partir où je le souhaite. Il suffit de réfléchir à l’endroit parfait à présent. Non, il faut que je cesse de réfléchir. Il faut que je fonce. Je trouve un endroit qui me plait et je ne me pose pas de questions, j’emménage directement là-bas. Je n’ai que dix-neuf ans, je n’ai fait qu’un an à Virginia Beach, il n’est pas encore trop tard pour recommencer une vie… Une seconde fois. Serait-ce la bonne, enfin ? Je l’espère. Une profonde tristesse s’affiche sur mon visage. Je n’ai pas envie de le quitter, je suis devenu complètement dépendant de cet être humain fabuleux, mais c’est pour son bien… Et peut-être le mien ? Non, je ne veux pas y réfléchir. Essayant de faire disparaître mon air mélancolique pour le remplacer par une expression décidée, je me lève – me rendant compte que j’ai du rester assis sur l’herbe sans bouger depuis un certain temps, un temps long, puisque j’ai les jambes toutes engourdies et que j’ai le cul trempé. Je sors de ma poche intérieure un petit joint que je me suis roulé au préalable, et alors que je l’allume, j’aperçois une ombre un peu plus loin dans le parc. Intrigué, je plisse les yeux pour voir qui cela pourrait-être – oui, comme si je connaissais absolument tout le monde dans cette ville, n’importe quoi. Et là, j’ai un mouvement de recul, alors que cette personne passe sous un lampadaire. Je n’en suis pas sûr mais… Ce mec au loin, là-bas, merde, c’est moi.
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prénom / pseudo / âge / petit mot
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