s comme satin
c'était trop beau pour être vrai. un peu comme une bouffée d'air après une éternité d'apnée. je le sentais contre, logé tout contre mon coeur. respirer ? est-ce que tout allait s'envoler ?
pourquoi tes cheveux sont rasés sur les côtés ? j'ai envie de lui répondre que c'est pour faire parler les curieux. mais à chaque fois que ses lèvres s'entrouvent, l'envie de les saisir est irrépressible. de tenir entre mes mains ce visage si doux et si brutal. c'est la même sensation que quand on tombe du lit. je veux tomber du lit plus souvent. je sais pas si c'est le bohneur ou bien l'amour, j'veux pas mettre de mots là dessus. et je donnerais tout pour que cet instant reste intact, que personne n'y touche. les doigts glacés glissent sur sa peau. je voudrais la dévorer.

o comme orage
ruissellent sur mes joues des larmes salées. putain. je déteste pleurer. aveugle, j'avance dans le noir. et j'me cogne comme un idiot. assis, pleins de bleus sur la peau je respire. j'pleure pas. je suis le genre de vieux loup noir qui a déjà tout vu, tout appris. alors pourquoi lui il me fait pleurer. nous avons tant hurlé. de quelques mètres, la maison s'était déplacée. mon lit qui était devenu sien défait. du sel dans la gorge, les poings serrés c'était à celui qui crierait le plus fort. j'ignore toujours lequel à gagné. je voulais remporter la mise, le trophée, la médaille. mais c'était tellement peu comparé à lui.

a comme amère
il n'aura fait qu'une bouchée de moi.

n comme nuage
des éclats de rires transpercent la pièce. nos pieds se dérobent sur le paquet froid et nous tombons. l'un contre l'autre, doucement. j'attrape ses poignets fins, les ramène contre moi. il me ramène contre lui, m'attrape, m'enlace. tout est beau, tout est doux. c'est fort, incroyable et noble. je cache mon visage et il vient de ses mains le découvrir. on s'embrasse. je ne sais pas combien de temps, une semaine ou des heures. je crois qu'on fait plus que ça. je cache son visage et je ris. on dort aussi, je crois. l'un contre l'autre. l'un avec l'autre.
t'es vraiment trop beau il rit, son regard se défile. il ne me croit pas. de toutes les beautés du monde il en est la plus grande. mes lèvres baisent ses cheveux. ses yeux me brûlent. je le regarde et là je sais.
t'es le plus beau

oh soan, ne pars jamais

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