Elle et lui ça c'est écrit dans le verre brisé d'une vitrine de Palo Alto. Pauvre jeunesse perdue, anarchiste par le sang. Elle, destruction à l'état pur, tempête blonde, furie en quête d'hémoglobine, d'adrénaline et d'expression de cette rage la tiraillant. Lui simple gamin qui fait de la rue son terrain de jeu. Fils d'un père trop conventionnel et d'une mère trop attentionnée. La violence, comme seule exaltation de ces deux êtres. Contre des inconnus dans la rue, contre le connard qui a battu sa femme. La violence entre leurs corps aussi, elle, ses griffes et son bassin assassin. Lui, sa poigne et ses coups de reins. C'est une attirance viscéral, un besoin malsain de cogner et se fracasser, de s'aimer parfois. Elle, elle est la destruction et lui son bras armé. Deux esprits qui se sont trouvés et se complètent. Deux esprits qui maltraitent leurs corps et jouent avec l'autorité en volant, détruisant, immolant sans la craindre. Partout ils saccagent et colorent les murs. Parfois ils se promènent main dans la main aussi, juste parce qu'ils ont envie. Ils sont la paix dans toute cette rage, à se tenir du bout des doigts sur les toits pour voir qui des deux lâchera le premier et entraînera l'autre, en priant toutefois que ça n'arrive pas. Ils sont un tout. Ils sont un ensemble indestructible comme le granit face à la mer. Ils sont anarchie. Anarchie par envie, par goût de l'aventure, par besoin de savoir ce que ça veut dire vivre. Ce que ça veut dire exister.