Décris-nous ta relation avec tes parents : maman-rêve, papa sous acide, ou schnapps à la pêche, et y'a aussi onor au roi, onor contre moi, la famille, et tout ça. et au milieu de ce bordel, y'a leo range tes caleçons. leo, cesse de faire l'idiot. leo, arrête de dire de vilains mots. leo, arrête de soupirer tout le temps. leo, éteint ton ordinateur. leo, pourquoi y'a-t-il des gens qui se font mal et qui saignent dans ton tumblr ? leo, je te l'ai déjà dit, ne ramène pas de filles le soir à la maison. leo en écho, leo et des mots en trop. et tout autour de mots durs comme des cœurs trop morts, il y'a papa débauché et maman armée. (d'un ordinateur, avec des sites de rencontres et des beaux garçons en quête de tendresse et passion) l'amour est mort, le temps a bouffé les je t'aime tout cru, et les sentiments d'adolescence à présent noyés dans l'indifférence. c'est plus papa et maman, c'est papa point maman. mais ils restent, ils s'accrochent (à rien, mais ils s'accrochent quand même) pour onor et moi, peut-être. (sûrement) ils se disent bonjour, surtout au revoir, ils parlent de noël, des cadeaux, des vacances en famille, et puis parfois, y'a quelques sourires qui s'échappent, sans rien de plus. ils font genre, et onor et moi, on fait comme si. // Comment ça se passe au lycée ? : faire un trou dans les tables armé d'un ciseau, chaque heure un peu chiante qui défile. détruire un effaceur et le recycler en sarbacane. mettre ton livre debout sur ta table pour cacher mon iphone. regarder les filles rire comme des pintades, en s'écrivant des "je t'aime" injustifié des "ma vie, mon amour" vide de sens sur leurs agendas en perm. soupirer d'ennui en cours d'anglais. échanger un regard avec une jolie fille, puis esquisser un (semblant de) sourire. oser reposer mes pupilles fatiguées quelques secondes. écouter mes oreilles agoniser. grimacer légèrement à la vue du visage rouge-courroux du professeur. dire qu'un alien m'a hypnotisé. assurer mon innocence et ma sanité d'esprit. me retrouver en retenue. rêver de jupes courtes. (ne plus réussir à me lever pendant quelques instants)
faire semblant, faire comme si, faire le rebelle, faire le lourd, faire l'amoureux, être lâche. personne n'est drogué comme un cul, ni couche à droite puis à gauche, et à plusieurs sans en avoir honte. tout l'monde joue un jeu, du moins c'est ce que je pense. c'est ce à quoi je pense quand je me dis que je suis le plus lâche de tous, le con qui se voile la face, par peur de se faire bouffer tout cru. par peur de pleurer seul dans son lit, sans avoir aucune épaule sur laquelle déverser une cascade de fleurs fanées et sentiments pourris. alors, on sourit à la vie, on fait comme si tout était fleuri, et on fait comme les autres, on veut devenir populaire, alors on suce les populaires pour se faire une place, c'est tout.
alors qu'en fait,
j'en ai grave marre d'accompagner onor à des soirées de merde,
et puis j'en ai grave marre aussi, d'organiser avec elle des teufs quand les vieux sont pas là,
et y'a aussi les gamins qui veulent encore jouer à action ou vérité,
et sourire à longueur de journées à des filles pour gagner deux ou trois likes sur ma photos d'profil,
et puis aussi, le goût amer de la cigarette commence à m’écœurer.
(mais pas trop, j'aime bien en fait)

mais bordel, j'veux juste réussir un minimum ma vie, et me marier avec tumblr putain, c'est trop demander ?

un jour, je fuirai.
à quatre-cent mille à l'heure,
et j'vivrai,
d'amour et de chocolat,
rêvant d'étoiles et de comètes,
et un peu de toi le soir.