(Puisque je n'ai pas le courage de me suicider une bonne fois pour toute, je me tue à petit feu, un peu chaque jour. Puisque je n'ai pas de raison de vouloir me supprimer, je me contente de ne plus manger.
C'est mieux que la drogue.
C'est mieux que l'amour.
Je le sais, j'ai testé les deux.
Il n'y a pas plus forte sensation. Puissance, force, je suis un roi, n'est-ce pas ? Et puis c'est moi qui décide. Où ça commence et où ça s'arrête. Regarder cette carotte et ne pas le manger. Être plus costaud que la faim.
Ah ...
Idiot ...
Je perds à mon propre jeu, ne remarque pas que je me décolore, désintègre, détruis, désépaissis, désagrège, décompose, que quand je marche il y a des bouts de moi qui tombent en lambeaux.
Lycée. Épuisé. Perte totale de contrôle. Montagnes russes, doutes, chagrins de toutes sortes, descentes puis ascensions, cafouillages, cassures, cassages de gueule, corps qui change sans me demander mon avis, et puis pourquoi j'ai tout le temps envie de pleurer ? Ça pleure pas les garçons. J'ai besoin de (me) montrer que je peux être maître de moi. Me dire "oui" ou "non", me dire "fais ci" ou me dire "faire ça". Ne mange pas, tire la langue à l'assiette de pâtes.
Tu n'as pas faim.
Tu n'as pas faim)

Une pichenette, je chancelle.
Un claque dans le dos, je tombe.
Un baiser, je m’écroule.

élo / endor / dix / je suis fatiguey