l'amour et la violence

Invité

jack, winckler

dix-sept

janis

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Décris-nous ta relation avec tes parents : tous les dimanche midi, c'est la même chose. repas tous les quatre autour de la table, avec ce silence qui n'pèse même plus à personne. avant c'était tous les jours, tous les soirs, cette connerie, jusqu'à ce qu'il faille bien admettre que ces repas à la con, ça les gonflait autant que nous. "les repas c'est en famille, les enfants", et bam, la v'la qui nous assénait ce même sourire qu'elle sert à ses clients. tu sais m'man, j'vois bien que des efforts, t'en fais un paquet pour essayer de nous ressouder, mais on va pas s'voiler la face. on l'a jamais été. c'était toi, puis papa, puis mona-et-moi. puis voila. nos existences respectives, putain elles ont l'air brillantes en surface, pas vrai. mais qu'est-ce qu'on en sait, en fin d'compte. on a jamais pris l'temps de se parler d'autre chose que des bulletins scolaires et d'vos foutus salaires. // Comment ça se passe au lycée ? : brillant. charmant. charismatique et souriant. un vrai p'tit con emballé dans un papier cadeau doré. le gosse que tous veulent dans leur classe. winkler, il envoie, ouais. il a ce qu'il faut sur le bulletin pour s'permettre de s'balancer sur sa chaise au fond, en demandant gentiment pardon avec un sourire quand on ose enfin lui dire d'arrêter de gigoter. ça a toujours été comme ça: la facilité.

☼

J'te vois bien, Mona. T'as les pupilles capables d'engloutir l'univers tout entier. De vrais trous noirs prêts à tout aspirer. T'as l'regard avide, comme affamé, de tout voir, de tout tenter. Tout expérimenter, au diable les conséquences. Je sais, Mona. Dans quel état on s'est mis, dis-moi. Encore une fois.
- Eh Jack.
J'sens une main qui m'électrise, c'est pas naturel, ce toucher exacerbé. La main serre drôlement mon épaule, me détourne momentanément de ma moitié. L'autre glandu a un sourire qui en dit long. J'baisse les yeux en sachant déjà ce qu'ils vont voir ;
- C'est cadeau
Alors j'me penche, pour cueillir du bout de la narine la trace posée sur un coin de table. UN. On se redresse. DEUX. Tape dans l'dos du faiseur de joie qui m'a payé ce plaisir inopiné. TROIS. Je t'avise de nouveau, j'récupère le contact visuel délaissé, j'accroche ton regard, j'écorche mon cœur au passage, mon cœur hagard. Tu n'ris plus, tu t'égares. Perdue dans des limbes inaccessibles à qui ne fait pas partie de ton trip. Nos pas nous rapprochent, et puis tu m'tombes dans les bras, poupée riant aux éclats. J'accuse le coup ; t'es lourde Mona, quand tu t'contrôles pas.
- Ça fait combien de temps, là ? j'demande, les mains de chaque côté de ton visage rosi.
- J'sais pas, j'sais pas. Trois heures peut-être, peut-être pas. Putain Jack, l'herbe regarde, regarde !
- Quoi ?
- Mais regarde bien, bordel, elle est rouge !
Tu t'extasies, tu ris, et moi j'ris avec toi, au diable les dix heures de trip que tu vas encore te payer et que tu vas m'faire payer, au diable tes hallus de défoncée. Baiser furtif, baiser volé. Ça choque plus personne, t'as pas remarqué ? Ils s'en tapent maintenant. Les Winkler, ils ont toujours été comme ça. Un peu trop collés, un peu trop proches. Même pour des jumeaux, ouais, et alors. La C court mes veines, me fait planer. J'ai l'sang chaud et l'énergie débordante, l'esprit alerte, et j'me sens prêt, alors, prêt à survivre à ma nuit décadente. Dans tes bras, sous ta peau, à tes côtés, toujours. Toi et moi, Mona.

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raph / talidomide / vingt / quel forum, mais quel forum... (et ce lien que j'attends d'exploiter, bordel)