« Lolita, lumière de ma vie, feu de mes reins. Mon péché, mon âme. Lo-lii-ta : le bout de la langue fait trois petits pas le long du palais pour taper, à trois reprises, contre les dents. Lo. Lii. Ta.
Le matin, elle était Lo, simplement Lo, avec son mètre quarante-six et son unique chaussette. Elle était Lola en pantalon. Elle était Dolly à l'école. Elle était Dolorès sur les pointillés. Mais dans mes bras, elle était toujours Lolita. »

lolita, c'est une fille qui rêvait d'être une princesse. elle avait la robe et le diadème. elle avait les diamants et les billets. elle avait le sourire colgate et les cheveux dans le vent. elle avait les ballerines pastel et le maquillage léger. elle avait la frange et les cheveux parfaitement coiffés.
lolita, c'est une fille qui rêvait d'être grande. elle avait les chaussures à talons et le rouge à lèvre vermille. elle avait des dents blanches et un blazer noir. elle avait la jupe droite un peu trop longue et les collants opaques. elle avait ce mal au cœur quand elle voyait une vieille photo. la nostalgie. elle avait cette ombre dans le regard, celle qu'il y a dans les yeux des grands.
lolita, c'est une fille qui rêvait d'être amoureuse, d'un prince charmant, d'avoir une première fois parfaite. elle avait les idées, les rêves, un coeur gros comme le monde et elle aimait. comme une enfant. elle aimait trop de monde à la fois. ça lui faisait tourner la tête. trop de monde l'aimait, aussi. ça lui donnait le mal de terre. elle tanguait. elle a perdu sa fleur avec un imbécile, elle a pleuré un sale con.
lolita, c'est une fille qui rêvait d'un monde parfait.
lolita, c'est une fille qui rêvait, qui rêve.
et ses songes s'embrasent entre ses paumes ouvertes vers le ciel.
y'a tout qui brûle. elle ne veut rien garder. plus jamais. les rêves, c'est mauvais pour la santé.
nocif, abusif, addictif.
lolita, c'est une bulle trop fragile pour ne pas éclater.  

eve / pseudo changeant / treize y.o. / tendresse et chocolat.