Décris-nous ta relation avec tes parents : elle, la belle de nuit, la créature des vices insoutenables, la prostipute qu'est plus baisable, le visage bouffé par les remords, les rides et puis parfois aussi, les larmes. les appellations dépendent des gens, des bâtards vicelards, des pauvres connes au makeup fausse oeuvre d'art. et pour raven, c'est les souvenirs goût sucré d'une maman qui lui racontait de jolies histoires, tard le soir, avant de rejoindre ses nuits cauchemars.
'puis y'a lui, ouvrier dans cette vieille usine à l'allure pourrie-kanée qui ne finira jamais de la violer, mère nature. 'fin bon, elle peut rien dire rave et ses poumons-charbon. de toute façon ils ne s'voient pas assez pour tenir une vraie conversation. ça s'limite à des "bonjours, bonsoirs, t'as fais tes devoirs ? c'est bien ma fille, étudie pour une meilleure vie, c'est bien, c'est bien." ouais, tout est bien. en surface, toujours bien, ouais.

raven, elle l'aime un peu le père bliss. parce qu'il se tue à la raffinerie pour qu'ils aient le minimum vital. parce qu'il y passe trop de temps pour pouvoir l'emmerder avec une soit-disant autorité.
elle l'aime bien aussi, (plus à coup sûr) l'ancienne courtisane.
même si elle ne peut rien redire, quand des "fille de pute" se perdent dans la nature.
comme eux ne devraient rien trouver à redire, quand la rage brise l'image lisse et cristalline, pour s'abattre sur leurs lèvres reines.
elle joue sur la surprise raven, pas sur la force. elle en a pas, de la guimauve dans les bras. mais elle est pas nette la mioche. elle, elle y croit aux soixante secondes qui font tout basculer, aux pulsions qui lui donnent envie de t'arracher un membre, de se laisser posséder par cette bête affamée, bouffeuse d'âmes, jamais rassasiée. elle y croit rave. parce que des fois, ça passe. et puis le plus clair sombre du temps, y'a sa connerie rouge sang qui vient d'abord tacheter puis finalement s'écraser contre le bitume, c'est le putain d'rappel amertume. "meuf, t'es qu'une plume."
'fin ouais, c'est sa mère, à raven. elle se mêle pas trop de sa vie, évite d'interférer. encore plus depuis que la gosse la passe à vagabonder. elle les aime bien parce qu'ils ont ces liens familiaux étranges, ces mots gentils et muets qui viennent chanter aux oreilles de rave, lui disant qu'elle trouvera toujours un toit et un brin d'réconfort quand des bouts de verre chagrin la transperceront de part en part. quand l'ondée de perles tentera de la laver, de la débarrasser de toute sa pei(hai)ne, sans fin. en vain. parce qu'à chaque fois qu'elle plongera ses yeux dans ceux de la vie, elle aura ce regard aux reflets aversion accomplie. Comment ça se passe au lycée ? : ici en quelques mots