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 alexithymie // aenor

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MessageSujet: alexithymie // aenor   alexithymie // aenor EmptyDim 17 Aoû - 12:05

parfois, je rêve un peu d'elle, sa peau ivoire-désir, ses cheveux mordoré-paillette-cascade, et ses lèvres fleuries coquelicots et tulipes, et y'a aussi ses yeux arc-en-ciel. (ses larmes sont la pluie, et j'ose espérer être son soleil ou sa comète aux mille et une couleurs pastels) et puis parfois, elle me révèle ses secrets d'océan, elle me dit qu'elle aimerait s'y baigner, devenir une sirène, vivre d'eau fraîche et de soleil. (en fait, je sais pas vraiment, mon cœur se noyait déjà dans un abracadabroum de sentiments) moi aussi, j'aimerais bien nager dans tes eaux douces, osais-je penser.

et pendant ce temps, l'attraction exercée par ses yeux sur mon cœur n'a jamais été aussi forte. couché sur l'herbe perverse chatouillant ma nuque, je fixais l'étang, mes yeux se baladant quelques fois sur les cheveux d'aenor. (l'étang étant bel et bien la seule chose capable de tenir mon regard loin d'elle durant quelques secondes) un doux silence tâché par le sifflement horrible des pigeons ou de certains volatiles idiots régnait en maître au sein du parc.
- un jour, ça te brancherait qu'on parte voir l'océan, rien que tous les deux ?
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MessageSujet: Re: alexithymie // aenor   alexithymie // aenor EmptyLun 18 Aoû - 8:14

Ses cheveux en cascade auburn, elle fixe le ciel. Elle y voit parfois les yeux de Leo. Parfois, le sourire diabolique de Papa. Mais les yeux de son Leo brillent bien plus. Et inondent le bleu d'une lumière particulière. Elle se met sur le côté. Le regarde, paisible. Oui, elle est sereine. C'est l'un des seuls garçons avec qui elle l'est, même quand ils sont seuls tous les deux. Elle détaille son visage, des rides-de-rire de son front à la courbure de son nez, jusqu'à ses lèvres carmin. Elle aurait envie de les toucher, parfois. De les goûter. Mais quand elle pense à ça, elle s'en veut, comme si elle avait honte. Comme si c'était mal de penser ça. Ses paroles la font légèrement sourire. C'est un petit sourire, mais celui-là il est vrai. Il a quelque chose de différent que celui qu'elle offre au lycée. « tu sais que c'est mon rêve de voir la mer un jour. » fait-elle de sa petite voix d'enfant-grande. Bien sûr qu'il le sait, voyons, Leo sait beaucoup de choses. Mais pas ça, pourtant. Pas tout, en fait. Elle met sa main sous son menton, pour s'appuyer, pour pouvoir le regarder plus en face. L'herbe s'infiltre sur ses hanches, entre son jeans et son t-shirt. « et on reviendrait pas, n'est-ce pas ? » Dis-moi qu'on ne reviendrait pas, Leo, dis-moi qu'on partirait toi et moi, juste nous, dis-moi que tu me sauverais sans le savoir, dis-moi oui, dis-moi non, dis-moi, Leo, est-ce que tu serais prêt à t'encombrer de moi et de mon âme dévastée ?
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MessageSujet: Re: alexithymie // aenor   alexithymie // aenor EmptyLun 18 Aoû - 21:56

le souffle court, l'air qui manque, elle me bouffe tout entier, suffocation, mourir de toi, mourir dans tes bras (s'il-te-plaît). je vais trop loin, ça va mal (j'ai mal sans toi). quand j'y repense, j'me souviens plus pourquoi. pourquoi j'ai peur de la regarder maintenant. (parce que t'as peur de la casser en la prenant dans tes bras, de la souiller avec tes baisers mouillés, peur d'être tenté) pourquoi j'arrête pas de penser à elle. (parce qu'elle est un peu trop belle et que t'es assez con pour espérer qu'elle pense aussi à toi) est-ce-que j'ai rêvé d'étoiles et de comète, ou est-ce-que ça m'est juste tombé sur la tête, comme ça, crac-boum-amour-bisous ? est-ce-qu'elle m'a rendu invalide du cœur, est-ce-que je peux vivre sans respirer le même air qu'elle? (est-ce-que vivre sous le même ciel compense ces différences?) mais je souris, j'arrête pas, j'sais faire que ça. la mine enfantine, je lâche un rire suite à ses mots, comme si c'était évident. bien sûr que je sais que tu veux voir la mer. je connais le parfum de ton gel douche (ET MON CŒUR S'ARRÊTE QUAND JE PENSE A TOI SURTOUT) alors. et sa main vient se coller sous mon menton, elle s'approche, et je souris de plus belle, en glissant ma main derrière sa nuque pour atteindre son épaule. 
et puis y'a mon cœur qui s'arrête (il battra toujours trop fort, ou pas du tout, mais jamais normalement)
partir, jamais revenir, que tous les deux, vivre heureux, repeupler le monde, être invincible ensemble, courir à s'en exploser les poumons mais ne jamais s'essoufler, être jeunes et cons, ne plus penser.
(rayez les mentions inutiles ou débiles)

oui, je le veux, ok, on se barre maintenant si tu veux, et puis où tu veux ok ok ok.

on reviendra jamais promis juré. toi, moi pour toujours, sans retour.
et puis j'ai hésité à faire une vanne un peu nulle, du genre "pourquoi, tu veux embarquer ton père pour notre trip à l'océan" mais j'me dis que ça casserait l'ambiance, que ça deviendrait moche, et que les paillettes deviendraient poussières. (alors je me suis retenu) 
si tu veux, on peut s'en aller demain soir, j'te laisse choisir notre océan, parce que j'suis gentil. si t'es libre pour passer le restant de tes jours avec moi demain vers vingt-trois heure, bien sûr. c'est ça, dis n'importe quoi, ça te rend forcément plus séduisant à ses yeux.  je me relève, ma main quitte les cheveux-blé d'ae, et j'observe l'étang, assis sur l'herbe, comme si c'était un océan, notre océan, celui de notre avenir à tous les deux. je serre les poings, parce que je veux. je (la) veux vraiment. je me retourne doucement, en osant. (en osant me baigner dans ses yeux-abysses)
mais tu sais, j'suis sérieux. j'ai beau avoir l'air con mais je veux vraiment qu'on parte tous les deux. à l'océan ou autre part. je veux vraiment vraiment. tu veux toi ? 
je m'imaginais déjà ses lèvres dans ma tête qui me disait oui, je veux. je la voyais déjà, me sauter au cou, me faire un (million) bisou, et me souffler à l'oreille "partons".
je

faille,
c'est trop pour moi.
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MessageSujet: Re: alexithymie // aenor   alexithymie // aenor EmptyLun 18 Aoû - 22:29

Elle a pas vraiment voulu le toucher. Enfin, si, elle en rêve souvent. Mais c'est comme si c'était un fruit interdit. Comme si elle avait pas l'droit, que c'était défendu. Elle a toujours eu peur de toucher un (autre) garçon. Pourtant, Leo, c'est le seul à qui elle pense comme ça. Parfois, elle a honte. Souvent, elle a envie. Elle sent sa main qui parcourt son épaule, qui se niche dans ses cheveux. Elle a l'air calme, Aenor, mais son coeur il est au triple galop. Il est sur une autoroute sans radars, il s'est barré comme un traquenard. De l'intérieur, elle transpire d'eau froide, de sueurs-frissons qui secouent coeur et âme à l'unisson. Elle a envie de lui dire « arrête ça ». Elle a envie de lui dire « continue ». Aenor, fais taire les deux démons qui te dévorent. Pour toujours. Sans retour. Ça semble tellement tentant, tellement parfait, tellement... irréel. C'est bien ça le problème avec Aenor. C'est qu'une gamine. Mais dans ses yeux rêveurs sont nés les démences de la réalité. Elle n'y croit plus. Elle n'y croira jamais. Seize ans, déjà condamnée. Comme si elle savait qu'elle finirait les chevilles et les poignets liés. Ses petits poings, déjà éreintés d'avoir trop frappé. Ses fines chevilles, déjà trop griffées d'avoir voulu s'échapper. Elle rigole doucement, elle baisse la tête, elle n'ose pas répondre, elle ne veut pas le vexer.

Pourtant, Dieu sait (c'est le seul) comme elle en aurait envie. Comme elle voudrait. Lui dire « oui Leo, emmène-moi ». Mais ses lèvres sont cousues par l'oppression. Elle a l'audace de ceux qui vont au front. Sa main retombe dans l'herbe. Même si elle aimerait la laisser se perdre dans ses cheveux, elle n'ose pas trop. Elle a peur, surtout. Putain. Elle a toujours peur. Quand elle part de chez elle, quand elle rentre. Quand elle traverse la route, quand elle croise le regard d'un autre garçon. Quand elle passe devant le chien agressif des voisins, quand Leo la regarde comme ça. Comme si y avait qu'elle qui existait. Comme s'il n'y en aurait jamais une autre. Un jour quelqu'un a dit « la magie du premier amour, c'est d'ignorer qu'il puisse finir un jour ». Qui ça, Aenor ne sait plus trop. Elle lit des citations, parfois, sur facebook, postées par des faux-amis, des faux-semblants, des fausses-vies. Il s'est rassit, sa main a quitté ses cheveux, et ses cheveux ont froid de ses doigts.

Alors, elle s'assoit aussi, pour rester à côté de lui. « oui je veux, leo. » C'est la phrase qui dit « oui mais ». Parce qu'y a toujours un mais. Parce que dans son cas, il s'appelle Papa. Elle rêve souvent de s'enfuir, mais parfois, son esprit d'enfant sensible se dit qu'il serait triste si elle la laissait. Et en colère. Et si un jour il la retrouve...

« leo, on n'a que seize ans. » Elle a hésité entre "que" et "déjà", elle savait pas trop. Elle a déjà l'impression d'avoir trop vécu. Qu'il aurait fallu s'enfuir avant, quand on était encore enfant, tu comprends Leo ? Non, tu comprends pas, moi non plus remarque. Elle se laisse retomber dans l'herbe. Elle fixe le ciel, de ses yeux noirs. Elle a les yeux noirs, Aenor, vous savez. Mais tout au fond, y a un truc qui brille. Peut-être la dernière étoile de son ciel d'encre. « allonge-toi, ne pense pas à ça, on est bien pour l'instant là. » murmure-t-elle d'une voix à peine audible. Ses cheveux se mélangent de nouveau à l'herbe grasse. On dirait du Matisse. Elle tire un peu sur son t-shirt pour qu'il se rallonge avec elle. Près d'elle.

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MessageSujet: Re: alexithymie // aenor   alexithymie // aenor EmptyMar 19 Aoû - 22:29

au fond, qu'est-ce-qu'elle dirait si je lui disais les mots trop beaux, les mots amour, les mots toujours ?
ok ?
qu'est-ce-que tu dis ?
t'es con ?
on verra plus tard ?
si tu te fous un sac en carton sur la tête ça pourra peut-être le faire ?
et puis de toute façon, j'suis un gros con, qui voudrait d'un imbécile comme moi, un imbécile avec un cœur invalide et défectueux, qui marche une fois sur deux ? un con un peu psycho capable de reconnaître le parfum des cheveux des gens. 
j'veux qu'il fasse nuit.
que le soleil aille bien se faire foutre.
parce que j'veux pas qu'on m'voit comme ça.
j'veux pas qu'on m'voit en train de supplier une fille de bien vouloir m'accorder une petite place (une toute petite, promis j'me ferais tout riquiqui) dans son cœur un peu trop océan, un peu turbulent peut-être.
je souris comme un gosse quand elle me dit "oui je veux, leo"
j'aime quand elle ponctue ses jolis mots par mon nom, mon nom à moi. parce que ça veut dire qu'elle ne veut que moi, et personne d'autres. pas jean, pas gertrude, pas yvon, elle me veut moi, leo. mais mon sourire fait vite un tour à cent quatre-vingts degrés quand la négation de sa réplique me parvient aux oreilles.
on n'a que seize ans.
et alors.
???
j'ai le droit de t'aimer même si j'ai six ans.
(j'ai un peu tout mélangé non ?)
je la regarde du coin de l'oeil replonger ses cheveux dans l'herbe mouillée. elle me demande, de sa voix douce et sereine (non-tourmentée par un quelconque sentiment inconnu, provoquant cette respiration un peu sifflante, comme un orchestre de pigeons laids) de m'allonger.

on est bien là non?
heu.

on est... bien ?
je hausse le ton. j'me contiens plus, c'est fini, j'arrive pas à croire qu'elle puisse être si insensible. (comment elle pourrait se rendre compte de quoique ce soit, en vue de mon idiotie sans nom)  je suis si invisible que ça à ses yeux ? j'vais rester le bon copain, un peu stupide sur les esquisses ? pire, je suis sur qu'elle me prend pour son meilleur ami gay. 
n'empêche, j'aimerais bien être gay.
ça s'apprend, d'être pédé ?
vous pouvez m'apprendre à aimer les garçons, et pas les jolies brunes qui rêvent trop d'océans et de marées, au point de les avoir dans les yeux ?
non mais peut-être que toi t'es "bien" là. mais moi je suis très très très loin d'être "bien". et ça fait très longtemps que je ne suis plus "bien".
j'ai la voix qui tremble, qui insiste sur les "bien", mes cordes vocales savent plus comment se tenir droite, indisciplinées, elles ne sont plus obligées, elles ne se forcent plus. à quoi bon s'entêter, se tuer, alors qu'on peut tout simplement dire les choses comme elles sont, au lieu de respirer comme un aspirateur trop vieux et usé pour faire comprendre les choses. 
je ne m'allonge pas, je désobéis, je résiste aux doigts de fée d'aenor qui tire mon t-shirt vers le sol, rebelle, j'm'en fous, c'est fini. même, je me lève, et je la regarde de haut (pas trop quand même, j'ai peur de la briser) avec mes yeux marées hautes. (trop hautes) bientôt yeux tsunami, c'est la seule chose que je m'oblige à retenir.
putain, j'en ai juste trop marre de tout ça, j'suis tellement con.
je lève les yeux au ciel, et je regarde le bout d'univers qui s'offre à moi, comme si. comme si la solution de cette équation aux inconnues infinies étaient gravées dans les vapeurs barbapapa. comme si j'étais mort, comme si ça m'avait tué, achevé, comme si c'était trop pour moi, comme si je pouvais pas, j'attends patiemment la lumière de mon salut, qui m'attend quelque part. et surtout, parce que lever la tête, m'aveugler, ne plus rien voir, calme mes eaux agités et un peu mon tsunami de sentiments. je prends une grande respiration, trop grande, je fais s'évaporer le brouillard à l'intérieur de moi.
je me retourne. je la regarde. pas ses yeux enchanteurs et fourbes. je la regarde autre part, je ne sais pas.  ses bras, ses mains, ses jambes, ses chaussures. tout sauf ses yeux.
je...
"alexithymie, nf : l'alexithymie est une difficulté à mettre les émotions en mots"
con con con, je suis tellement con.
pardon. je, j'suis un peu énervé en ce moment, léonor me soule pas mal en ce moment. je m'allonge avec toi, ça m'aidera à ne plus penser comme tu dis.
je m'allonge. je regarde le bleu et les mille couleurs du soleil. je m'aveugle. et je ne verrai plus les yeux d'aenor.
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MessageSujet: Re: alexithymie // aenor   alexithymie // aenor EmptyMar 19 Aoû - 23:41

Et puis, soudain, elle comprend pas. Quel est le boulon mal placé qui a coincé dans l'engrenage. Ils étaient bien, là, non ? Oui. Elle, elle était bien. Visiblement pas lui. Elle le regarde se lever avec des marées au fond des yeux, des océans tourmentés. Y a un navire échoué qui essaie de le rattraper avec une ancre usée. Mais elle se lance dans les abysses; et ne ramène rien vers elle. Rien sinon la peur. L'abandon. Elle a l'impression qu'il va partir et la laisser pour toujours. S'en aller, aux bras d'une autre. Moins stupide, moins compliquée, moins brisée. C'est trop dur de réparer une âme arrachée, Leo, je sais, alors va t'en. Va trouver un esprit simple, avec qui tout sera simple, et qui comprendra de simples mots. Mais Aenor, elle ne les comprend pas. Elle n'a pas appris à les comprendre. Alors, elle le regarde, avec de l'écume au bout des yeux. Il n'a jamais levé la voix sur elle, et elle se rend compte à quel point c'est affreux. Elle aimerait se boucher les oreilles, mais ses bras sont en coton, et elle n'ose même pas bouger. Comme si elle avait peur. L'espace d'un instant, qu'il lève la main. Est-ce qu'ils sont tous comme ça ? Est-ce qu'ils sont tous comme Papa ?

Elle détourne les yeux, elle ne le regarde plus non plus. Elle est toujours allongée, parce que même assise, elle aurait l'impression que son squelette ne tiendrait pas le coup. Le choc. Au corps, au coeur. Elle sait que c'est de sa faute. Elle ne comprend juste pas pourquoi. Comment. Quand. Où. Ce qu'elle a fait de mal. Ou ce qu'elle n'a pas fait. Ce qu'elle n'a pas saisi au vol. Au fond, Aenor, elle a encore huit ans. Faut tout lui apprendre. Faut tout recommencer.
Mais elle ne veut pas qu'il parte.
Et c'est là qu'il lui semble être sur le seuil d'une maison sans retour qu'elle a terriblement peur d'être seule.
Non, vous ne comprenez pas. Pas juste seule.
Seule, elle l'a toujours été, au fond.
Mais seule, sans lui. Seule parce que LUI est parti.

Il fait soudain froid. Le soleil tape, mais il lui semble être de glace. Le beau ciel d'août a cédé la place, dans sa tête, à un orage tourmenté des mois d'hiver. Elle n'arrive pas à parler. Déjà qu'il doit entendre ses dents s'entrechoquer, parce qu'elle a envie de pleurer. Mais elle se retient, parce que tout ce qui lui reste, c'est un peu de dignité. Pas beaucoup, le peu qu'on lui a laissé. Une poignée de sable. Alors, elle serre les dents, elle se retient, elle pense au beau sourire de Maman.
Voilà qu'il se rallonge, mais elle n'a presque pas entendu ce qu'il a dit. Enfin si, mais elle n'a pas écouté, parce que ses pensées sont à des années lumières d'ici.
Des années avant. Lorsqu'ils étaient encore (vraiment) que des enfants. Innocents. Que tout se réglait en échange de voitures et de playmobils. Quand tout était simple.
Non. Rappelle-toi, Aenor, pour toi, rien n'est simple.
Puis des années après, aussi. Si ça continue, ils vont où ? Elle va lui faire du mal, n'est-ce pas ? Comment il va endurer ça ? Et encore ça, c'est si peu. Comment supportera-t-il ses terreurs nocturnes, comment réussira-t-il à la calmer la nuit lorsque ses cauchemars prennent le contrôle ?
Tout est de ma faute, de ma faute, de ma faute, de ma faute.

La tempête s'est calmée. Le soleil réchauffe déjà un peu ses bras où ses poils s'étaient dressés. Pourtant, il fait toujours hiver de décembre dans son crâne. Elle n'a toujours pas parlé, n'a toujours pas bougé, s'est reculée dans un bunker destiné aux rescapés. On se remet jamais vraiment d'une guerre. Elle ne se remet pas vraiment de celle qu'elle vit. « c'est de ma faute. » Tout, tout, tout, toujours. C'est aussi de ma faute si Papa me touche, après-tout, qu'est-ce que je fous là, dans ce monde, dans cette vie, sur cette putain de planète. Voilà l'envie de pleurer qui refait surface, derrière la houle de l'accalmie. Le calme avant la tempête, ça n'existe pas chez elle. C'est la tempête avant la tempête. Toujours une tempête. Et toujours un naufrage. Son corps, son âme, qui viennent s'échouer sur la grève d'une plage au sable gris, où se dressent des châteaux d'amertume. 
« tu me pardonnes ? » Elle a saisi sa main, et la serre en tremblotant comme une grand-mère. Cherche son regard, de nouveau, quand elle a fait disparaître l'écume au bord de ses paupières-océan. Dis, tu me pardonnes, Leo ? D'être née, d'exister, d'être là à tes côtés. De pas savoir comment faire, de pas savoir voir, de pas savoir vivre ?
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MessageSujet: Re: alexithymie // aenor   alexithymie // aenor EmptyJeu 21 Aoû - 19:52

putain, mais quel con. quel con, quel con, quel con, donnez-moi vite un rocher, un pigeon, un poisson, ou quelque chose d'assez dur qui me permettrait de tout oublier, instantanément, et de l'oublier elle aussi, avec son shampoing noix de coco. j'ose plus la regarder, mais pas comme avant quand j'avais peur de m'engouffrer. maintenant c'est différent.
tout est différent
maintenant.
il y'a quelques secondes,
tout était différent.
maintenant, j'ai peur de la voir s'en aller pour de vrai.
mais j'en ai tellement marre, marre d'être un boulet, marre de croire que ma vie est un james bond avec un peu d'eau de rose par-ci par-là pour croire. oh et après tout, pourquoi pas. si j'en avais l'envie et si je me forçai à paraître charmant, j'pourrais avoir un harem avec pleins de filles, ne les aimer uniquement pour leur voix criarde qui scanderaient mon nom dans la cours, et vivre comme ça jusqu'à la fin.
pourquoi pas.

et puis pourquoi pas s'aimer sans en crever, se faire des bisous trop mignons sous la pluie comme dans les films avec des caméras qui mourraient de jalousie en tournant tout autour de nous, et puis aussi créer des constellations à nos noms parce qu'on est beau et con (ensemble) et aussi s'enjailler en courant dans l'eau tout habillé en se tenant la main si fort pour se sentir fort, crier au-dessus d'un toit qu'on emmerde les gens, entendre les autres nous répondre qu'on nous aime aussi (vous êtes adorables wah), et
(mentions inutiles barrées, écorcher son stylo pour les briser, les faire mourir comme ça, d'un geste violent comme une gifle ou comme les filles qui vous disent non alors qu'on est sincère)
et j'me mets à penser à ce qui pourrait se passer, si elle disait non, ou "mais t'es moche comme un cul putain !!!!!!!" (même les points qui s'exclameraient comme des volailles face à mes sentiments bizarres) 
on serait plus amis hein.
y'aura plus de kidnapping improvisé pour aller en soirée quand tes parents veulent pas.
plus de gros vent la nuit à deux heure du matin (parce que je t'aime même à deux ou cinq ou mille (à l') heure) quand j'arrive plus à dormir.
y'aura plus les fois où tu m'réponds vers cinq heure, en t'excusant pour le retard, et moi qui te répond une demie heure après pour faire le beau gosse qui n'attendait pas du tout ta réponse. (en fermant un peu les yeux quand même)
y'aurait plus tout ça hein ?
tout serait différent
inspiration, expiration, désolation de soi. couché sur le côté (le côté des sales gosses heureux qui n'ont aucun problème et qui arrivent à s'amuser sur des balançoires, pas celui d'ae) y'a un silence gênant et lourd qui m'écrase, mais je reste immobile, peut-être encore sous le choc face à mes dernières paroles trop osées, et mon ton trop grave.
c'est sa faute qu'elle dit.
si elle était pas là, c'est sûr que moi aussi j'aurais été sur cette balançoire, comme un gosse, comme un mec heureux. (j'suis heureux hein, mais j'ai l'impression d'être tellement vieux à m'emporter comme ça)
mais si j'étais pas là, tout serait réglé aussi.
alors.
non c'est pas ta faute.
bon.
faut
être
heureux
et être comme tout l'temps.
je me retourne vers elle, un rire que je m'efforce de paraître convaincant aux yeux d'aenor, tandis qu'elle me demande si je la pardonne. et puis, elle me prend la main, et elle tremble, comme si elle avait trop froid, comme si la tempête-tsunami-incendie-glaciaire l'avait frigorifiée. je souris, malgré moi.
t'es encore plus con que moi toi.
ma main ébouriffe ses cheveux senteur noix de coco, un sourire de gamin aux lèvres. (un peu faux, mais ça je suis sûr qu'elle ne le sait pas. j'espère)
comme d'hab.
c'est bien mieux comme ça de toute façon.
j'te pardonne de rien du tout, par contre j'aimerais bien qu'onor s'excuse pour rien et pour de bonnes raisons aussi, ça serait cool.
profitant de sa main réchauffant toujours la mienne, je la tire vers moi, et j'encadre son visage de mes mains. je me rapproche de son visage pour poser un petit baiser sur son front. (je suis fier parce que j'ai bien visé)
tu veux une clope ?
je me relève, je change de sujet, et puis m'enivrer de l'odeur incendiaire des cigarettes m'aidera à oublier les fruits exotiques de tes cheveux.
pour me faire pardonner.
une trève, pause, retour en arrière, arrêt sur image. (sur un sourire)
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